Première nuit

Le cri que poussa Mary lui permit de se libérer de toutes les tensions qui lui parcouraient le corps. La jeune femme ferma les yeux et posa la tête contre le tronc de l'arbre, épuisée qu'elle était. Elle n'avait pratiquement pas dormit la nuit dernière, avait eut des occupations plus intéressantes au cour de la journée pour penser à faire une sieste. Il était près de 3h00 du matin, un samedi et la jeune femme n'en pouvait plus. Sa journée avait été bien remplie, découvrant des émotions jusqu'alors inconnues. Émotions qu'elle ne s'était pas attendue à ressentir avec un inconnu. Mais bizarrement, elle avait le sentiment d'avoir toujours connu River, comme lui et elle avait été quelque chose de parfaitement naturel... Leur après midi l'avait d'ailleurs plus ou moins prouvée. Le jeune homme s'était-il rendu compte de cette facilité?
Un bruit furtif se fit entendre au dessus de Mary mais la jeune femme n'y prêta aucune attention. Surement le vent dans les feuilles de l'arbre. Ou encore une petit animal nocturne qui devait vaquer à ses occupations. Mais le bruit se fit de plus en plus proche. Soudain, un un jeune homme tomba juste devant ses yeux. Mary sursauta et poussa un cris légèrement plus aiguë que la normale. Elle aurait pu reculer encore plus qu'elle l'aurait fait. malheureusement le tronc massif de l'arbre l'empêchait de bouger. Le jeune homme pendait devant elle, son pied devait être accroché à une branche. Le cœur de la jeune femme battait très fort, la surprise aidant.
Mary reprit ses esprits lorsque le garçon la salua. Il fallait peut être qu'elle aille l'aider non? La jeune femme se releva alors et s'approcha du jeune homme.

"Heu bonsoir... Comment ça se fait que tu pendes ainsi? Tu étais dans l'arbre?"

Soudain Mary réalisa que si le jeune homme était dans cette position, cela devait être dû au cri qu'elle venait de pousser. Elle avait certainement dû le surprendre.

"Oh c'est pas vrai! C'est à cause de mon cri que tu te retrouve là? Mince, laisse moi t'aider!"

Mary se précipita alors vers l'inconnu et essaya de voir comment aider le garçon à se libérer.

Mary s'était approchée du jeune homme afin de voir comment elle pouvait se rendre utile et l'aider à descendre de cet arbre. La jeune femme essayait désespérément de cacher le fou rire qui la secouait. Il fallait bien avouer que la situation était comique! Mais elle ne voulait pas vexer cet inconnu, ce n'était jamais agréable de voir les gens se moquer de soit, Mary le savait très bien!
Levant la tête, elle essaya de comprendre comment aider le jeune homme. Le pied de ce dernier s'était coincé entre deux branche et Mary ne savait pas trop comment l'aider. Elle écoutait l'explication que lui donnait le jeune homme. Son accent lui apprit qu'il n'était pas français. Un accent asiatique peut être? Mary n'aurait su dire lequel mais elle était persuadée à présent que le jeune homme venait d'un pays lointain. Elle avait donc raison, c'était de sa faute si le pauvre se retrouvait dans une telle situation.

"Je suis sincèrement désolée! Je me croyais vraiment toute seule, c'est pour cela que je me suis permise de hurler! "

Mary était vraiment navrée. Elle avait parfois l'impression d'être une catastrophe ambulante. En effet, à chaque fois qu'elle passait quelque part, quelque chose se passait. Ou presque à chaque fois. Il n'y à qu'à voir ce qui s'est passé la semaine dernière à l'hôpital. La jeune femme avait faillit abimer encore plus une malheureusement jeune femme à cause de son sac qu'elle avait laissé trainer n'importe comment sur le sol.
Soudain une sacoche tomba de l'arbre. Mary eut un sursaut de recul pour éviter de se prendre l'objet sur la tête. Le jeune rattrapa la sacoche par la lanière, avec ses dents. Mary étouffa un rire. La situation devenait de plus en plus comique!

"Attends, je vais te la prendre, ça sera plus facile pour te libérer si tu n'as pas ça dans la bouche!"

Mary prit la sacoche qui ressemblait à un étui d'appareil photo. Curieuse, la jeune femme oublia son bonne éducation et ouvrit la sacoche pour voir l'appareil. C'était un bel appareil photo, un appareil de professionnel.

Wahou, ça c'est ce que j'appelle un appareil photo! Tu es photographe?"

La situation ne se prêtait pas du tout à une banale conversation et Mary le savait très bien. Mais sa curiosité était à nouveau piquée et la jeune femme ne pouvait s'empêcher de la satisfaire.

Le jeune homme était donc un photographe professionnel. Son appareil photo était vraiment impressionnant, une multitude d'objets que Mary ne connaissait pas semblait pouvoir le compléter. Mary était impressionnée, ce genre d'engins coûtaient généralement une fortune. La jeune femme s'était à un moment donné passionnée par la photographie. Elle l'était toujours d'ailleurs mais elle n'avait pas les moyens de se payer de tel engins, ce qui avait tendance à la frustrer. Mary regardait toujours l'appareil photo et s'était quelque peu désintéressée du propriétaire.
Mais un bruit de craquement lui fit relever aussitôt la tête. Le jeune homme avait du essayer de se dégager mais tout ce qu'il avait réussit à faire, c'était de faire tomber des branches de l'arbre. Ces dernières lui tombèrent dessus. C'est là que la jeune femme remarqua que son visage avait tourné au rouge tomate. C'était surtout du au sang qui devait remonter jusqu'au cerveau. Mary ne put s'empêcher de rigoler. Elle en eut honte mais elle ne pouvait vraiment plus se retenir!

"C'est vrai que tu es ridicule comme ça!"

Mary finit par se maîtriser. Il fallait l'aider ce pauvre jeune homme! La jeune femme posa la sacoche prêt de ses propres affaires. Elle voulait garder un œil dessus, elle ne voulait pas que le jeune homme se fasse volé, on ne peut jamais savoir qui traine dans les parcs à 3h00 du matin.
Mary décida de prendre les choses en mains. Il n'allait pas rester à pendre à l'arbre ad vitam eternam tout de même!

"Je vais essayer de te sortir de là. Je ne garantie rien mais on va essayer..."



Mary enroula ses bras autour du jeune homme. Elle avait eut une idée mais ne savait pas du tout si cela allait marcher. Relevant la tête vers les branche d'arbre, elle examinait la situation pour voir si cela allait marcher. Puis Mary tira un grand coup pour tirer le corps du garçon dans sa direction. L'opération ne réussit pas tout de suite, la jeune femme dû recommencer plusieurs fois de suite.
Soudain, la branche lâcha. Sous le poids du jeune homme en sous l'effet de la surprise, Mary s'écroula par terre, suivit de près par le jeune homme. Sa tête heurta durement le sol.

"Aie!"

La chute avait été rude. Le jeune homme n'était pas lourd, encore heureux. Mary s'était affalée sur l'herbe, l'inconnu à sa suite. Peut de temps après sa plainte, Mary sentit les lèvres du jeune homme sur les siennes. La jeune femme ouvrit grand les yeux, une expression de stupeur dans les yeux. Qu'est-ce qui lui prenait enfin? Il voulait la remercier ou quoi? A moins que cela ne relevait que du pur hasard. Il était tombé dans cette position point.
Après quelques minutes, le garçon rouvrit enfin les yeux. Rapidement, son visage vira du rose au rouge. Puis soudainement, le garçon se releva rapidement et se mit à tourner tout autour du tronc d'arbre, en agissant ses bars dans des mouvements totalement désordonnés. Mary se releva légèrement et prit appuie sur ses coude. Elle observa la scène, totalement incrédule qu'elle était. Quel drôle de personnage de garçon! Mary balança sa tête en arrière et commença à pouffer de rire puis éclata d'un grand rire cristallin. La scène était tellement drôle! Le garçon ressemblait à un personnage de manga, le genre de personnage déjanté, dont on ne comprend pas le pourquoi du comment de ses actions.
Mary se releva péniblement. Son ventre lui faisait mal à force de rigoler. Elle s'approcha quelque peu du tronc d'arbre autour duquel le jeune asiatique courait toujours. Puis le jeune homme s'agenouilla à ses pieds et commença à s'excuser. Un véritable déluge d'excuse sortit de la bouche, ce qui ne fit qu'augmenter l'hilarité de la jeune femme. Finalement elle finit par s'accroupir devant le jeune homme et posa une main sur son épaule.

"Hééééé mais du calme! Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave!"



Mary se releva, en même temps que le garçon. Pour la première fois, la jeune femme prit le temps d'observer le jeune homme. Le garçon avait effectivement des origines asiatiques, ses yeux bridés en étaient la preuve. Il était de taille moyenne, légèrement plus grand que Mary. Mince, il avait la morphologie typique d'un asiatique. Mary souria, le jeune homme lui avait fait vraiment beaucoup rire.

"Je m'appelle Mary au fait, enchantée."

Mary souria, elle se voulait chaleureuse. Ils avaient partagés une situation qui n'était pas banale, plutôt ridicule même!

Le jeune asiatique semblait avoir été décontenancé par le fait que mary s’était présenté. Et bien quoi, elle n’allait pas ne pas se présenter avec cet accident si ridicule ! En fait, cet inconnu tombait plutôt bien, elle n’avais pas très envie de rentrer à la villa Sheperd mais n’avait pas non plus envie d’être toute seule après la journée très spéciale qu’elle avait passé.

Le jeune homme s’appelait donc Yoshitaka Waya. La jeune femme savait qu’en Asie, la bienséance voulait que l’on s’appelle par les noms de famille et que seuls les gens très proches les uns des autres osaient utiliser leurs prénoms. Toutefois, l’inconnu, qui n’en était plus vraiment un à présent, consentit de lui-même à lui donner son prénom, ce qui fit plaisir à Mary. Elle avait une tonne de question à lui poser, elle qui ne rêvait que de ce continent si lointain, si mystérieux et si attirant. Elle rêvait d’y aller un jour mais elle n’en aurait probablement jamais l’occasion. Un tel voyage coûtait si cher…

Yoshitaka lui expliqua son périple, pourquoi il traînait ainsi dans un parc à une telle heure. Effectivement, ce n’était pas une heure pour se promener mais Mary était bien la plus mal placée pour oser dire quoi que ce soit. N’était-elle pas elle aussi dans le parc à plus de 2h30 du matin ?

« Et bien, que d’aventures pour cette arrivée en France ! Qu’est-ce qui t’amène à Trivialle ? »

Les jambes de la jeune femme commençaient à se faire douloureuses et Mary finit par s’asseoir en face du jeune homme en attendant les réponses de ce dernier. Elle ne le quitta pas du regard. C’était sympathique de rencontrer des gens bien ici et à cette heure. C’était rare, Mary aurait eut plus de chance de tomber un sur quelqu’un de bizarre. Elle avait hésiter à rentre seule et de prendre le chemin du parc. Qui sait sur qui ont pouvait tomber ? Mais il fallait bien rentrer à al maison un jour ou l’autre non ?



[Désolée du retard :S]

Mary regarda Yoshitaka s’asseoir en face d’elle, puis écouta sa réponse à sa question.
Tout d’abord, elle fut gênée par le déballage que lui faisait le jeune homme. Il parlait de sa famille, de ses mauvaises relations avec les autres hommes de sa famille. Tout cela ne regardait nullement la jeune femme que ces confidences impromptues gênaient vraiment. Ce n’était pas le genre de choses à confier à une personne que l’on venait juste de rencontrer, aussi gentille soit-elle.
Puis le jeune japonais, car la jeune femme appris que c’était de là qu’il venait, lui exposa d’autres raisons qui l’avaient poussé à partir de son pays natal. La conjoncture économique bien sur mais aussi le goût du voyage, de l’aventure. La jeune femme poussa un soupir. Qu’est-ce qu’elle aurait aimé pouvoir tout plaquer d’un claquement de doigts, partir de cette petite ville insignifiante et découvrir le monde. Mais bien sur, tout cela était impossible pour elle. Son métier était devenu plus qu’un métier et elle savait qu’elle ne pouvait pas partir comme ça. Et puis surtout, elle n’avait pas l’argent pour s’offrir de tels voyages.
Non, elle était condamnée à rester ici.

Mary fut interrompu dans ses pensées par l’expression qui se lisait sur le visage du jeune homme. Il semblait lui aussi terriblement gêné. Etait-ce à cause de ses premières déclarations ? Non, pas du tout ! La jeune femme ne comprit que quelques minutes plus tard pourquoi il s’était mis à rougir.

Le jeune homme semblait dire ses moindres pensées à voix haute. Ce qui n’était pas forcément un défaut, sauf lorsqu’on laissait échapper des compliments sur la personne en face de vous. Mary baissa les yeux et rougit légèrement. Il la trouvait gentille et vraiment très belle. Ok. C’était plutôt flatteur bien sur mais cela gênait la jeune femme.
Avant qu’elle ait pus répondre quoi que ce soit, le jeune homme s’était roulé en boule, comme un chien qui voudrait se frotter le dos dans l’herbe. La jeune femme rigola avant de poser une main sur son épaule pour qu’il s’arrête.

« Je sais qu’au Japon on vous met la pression dès que vous faites quelque chose qui vous semble mal mais en France, tu n’as pas besoin de te rouler par terre ou courir partout tu sais. »

Le jeune homme paraissait particulièrement maladroit. Cela avait son charme, cela faisait bien rire Mary, elle ne pouvait le nier. D’ailleurs, elle ne voyait pas pour quoi le jeune homme réagissait comme ça. Il n’avait rien fait de mal, certes c’était un peu gênant mais pas de quoi en faire un drame !