Joli... (pv Mary)

4h00 PM

Après avoir congédié, sans autre forme de politesse, son coup de la veille au soir, Jason était sorti faire du shopping. Pas qu'il aimait particulièrement ça, mais il avait besoin de fringues pour ce soir. Il avait prévu d'aller au Blueberry se trouver un homme pour la prochaine nuit. C'était son jour de repos et il pouvait bien en profiter.

C'est donc vêtu d'un pantalon de cuir noir et d'une chemise blanche sans manches un peu transparente, qu'il sortit faire ses achats. Ses lunettes de soleil Ray Ban, à 2 500$ la paire, posée sur son nez, il reluquait tous les beaux gosses qui passaient. Direction les boutiques de luxe. Pas question de fringues Kiabi.

D&G

Il passa devant cette boutique sans trop la remarquer. Il n'aimait pas. Ca faisait trop follasse. La plupart des minettes gay qu'il croisait portait des vêtements, ou des ceintures, ou des bracelets, ou des bagues, ou des chapeux D&G et ça, ça ne passait pas. Il n'aimait pas les follasses.

Gucci

Pas pour lui. Il n'aimait pas trop le style classe et riche. Il aimait être à l'aise dans ses vêtements. Il ne voulait pas de trucs bon chic bon genre qui ne le mettraient pas en valeur, qui feraient de lui un homme comme les autres.

Stop

Ce fut à ce moment qu'il le remarqua. Une jeune homme était penché dans une boutique de chaussures. Il essayait une paire de Converses qui lui allaient plutôt bien. Jason s'arrêta et se plaça un peu derrière lui, sans remarquer la jeune femme debout à côté en train de regarder les étals. Il siffla et se permit une remarque. Ses lunettes noires cachant la direction de son regard.

- Joli petit cul trésor! dit-il en souriant.

Peu lui importait la réaction de l'homme, il désirait seulement lui faire ce compliment. Cependant, l'homme ne réagit pas. Il avait dû penser qu'il disait ça pour la femme qui se tenait à côté de lui - et que Jason n'avait absolument pas remarqué. L'homme enleva la chaussure, la remit dans sa boîte, qu'il prit pour se diriger vers la caisse, sous l'oeil intéressé de Jason.

Aujourd'hui mercredi, jour de repos pour Mary. Et elle en avait bien besoin de cette pause! Elle traversait en ce moment une période de grande fatigue qui la rendait particulièrement irascible et de mauvaise humeur. Un rien la mettait en colère, tout l'énervait. Elle s'était éloignée des gens qui avaient l'habitude de l'entourer, se fermant entièrement, n'adressant que le minimum vital la parole à ceux à qui elle était obligée de parler. Elle n'avait pas revu River depuis une dizaine de jours non plus. Il lui manquait beaucoup, mais elle ne voulait pas lui imposer sa mauvaise humeur du moment.
Mary s'était levée tôt ce matin. trop tôt pour un jour de congés. Elle n'avait même presque rien avalé, se contentant d'une barre de céréales pour le petit déjeuné. C'est dire que la demoiselle n'était en forme en ce moment! Elle qui passait son temps à manger, n'avalait presque rien depuis une bonne dizaine de jours. Elle s'habilla à la hâte. Un jean, un simple t-shirt d'un groupe quelconque, acheté à la sortie d'un concert, il y' a quelques années de cela. Une paire de tennis blanches qui avait largement fait leur temps d'ailleurs. La demoiselle avait trouvé ce qu'elle ferait aujourd'hui: il fallait qu'elle se trouve une nouvelle paire de chaussure afin de remplacer celles-ci. Elles avait largement fait leur temps. Mary fourra rapidement sa carte de crédit et son portable dans une poche de son jean et sortit enfin de la villa Sheperd.
Mary descendit d'abord sur la plage. Les magasins n'ouvraient qu'à 9h et il n'était que 8h45. Elle avait le temps de profiter de la plage avant d'aller faire ses emplettes. La demoiselle marchait d'un pas lent mais régulier. Elle ne pensait à rien, se contentant de regarder droit devant elle, les bras croisés sur sa poitrine. Une demi heure plus tard environ, elle pénétra enfin dans le centre ville. Il était encore tôt mais l'agitation secouait déjà la petite ville de Trivialle. La jeune femme tourna et déboucha sur la grande rue commerçante qui coupait en deux la ville. Elle était bondée de citoyens qui faisaient déjà du shopping. Et Mary qui pensait pouvoir éviter la foule en y allant tôt! La foule l'avait toujours mise en rogne, ça allait être agréable cette séance shopping...
Mary entra rapidement dans son magasin de chaussures habituel. Elle n'allait jamais autre part, tout simplement car elle trouvait toujours ce dont elle avait besoin dans ce magasin. Alors pourquoi en changer? La jeune femme parcouru donc les étals, regardant les chaussures, vérifier parfois leur prix. C'est alors qu'elle étudiait l'étal près de la vitrine du magasin qu'elle l'entendit.
"Joli petit cul trésor!" C'était le genre de phrase typique qui avaient le don de mettre hors d'elle la demoiselle. Elle se retourna pour identifier le goujat qui avait osé lancer une telle phrase. Son regard tomba sur un homme qui adoptait toutes les caractéristiques du macho imbu de lui même: pantalon de cuir moulant, chemise transparente dévoilant un torse musclé, lunettes de soleil hors de prix. Tout à fait le genre d'homme qui faisait lui faisait horreur. La demoiselle tourna la tête ahurie: elle était la seule femme ici, la phrase lui était donc destinée?
Mary sortit définitivement de ses gonds. Elle se précipita vers l'homme et lui assena une claque monumentale qui résonna dans le magasin. Des têtes se retournèrent alors que Mary s'énervait.

"Non mais ça va pas bien vous? Vous savez que c'est un manque de respect total ce que vous dites?

BAM!!!

Alors qu'une baffe magistrale s'abattait sur son visage, sa tête partit violemment sur le côté. Jason leva une main pour ratrapper ses lunettes. Une femme hystérique lui fit une remarque qu'il n'écouta pas, occupé qu'il était à remettre ses Ray Ban tout en regardant autour de lui les têtes qui les observaient. Jason n'eut aucune réaction et croisa seulement les bras sur son torse fin, laissant la furie passer sa colère.

Personne au monde n'avait jamais levé la main sur lui. Jamais. Et, en fait, ça l'amusait. Jason fit en sorte de mettre le bracelet aux couleurs gaies attaché à son poignet en évidence afin qu'elle comprenne sans forcément qu'il l'ouvre.

- Non mais ça va pas bien vous? Vous savez que c'est un manque de respect total ce que vous dites?

Hein?!

Jason haussa un sourcil derrière ses lunettes noires. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle s'énervait alors qu'il n'avait fait que dire un compliment - même pas à elle en plus.

Non mais qu'est ce qu'elle me veut cette conne?

- C'est interdit de faire des compliments aux beaux garçons de nos jours? demanda-t-il innocemment.

Il avait reconnu, dans le lot des observateurs, quelque unes de ses fans qui lui avaient envoyé des photo en lui disant qu'elle l'aimaient. Elles se mirent à glousser après avoir entendu sa réponse. Qui, dans cette ville, ignorait qu'il était gay? Cette femme aparemment. Mais après tout, ça ne la regardait pas. Elle n'avait pas forcément besoin de le savoir. Il repéra le gars qui revenait de la caisse et, lorsqu'il passa à côté de lui, Jason tourna la tête pour mater son cul.

Il n'avait pas voulu froisser cette charmante dame, qu'il n'avait même pas remarquée d'ailleurs. Il n'avait pas pour habitude de regarder le corps d'une femme et encore moins de le trouver beau. Même joli n'était pas un adjectif adéquat pour une femme. Quelconque oui. Jolie non. Hideuse oui. Belle non.

Beurk!!!

Non décidément, il n'aimait pas, mais alors pas du tout les femmes. Mais celle-ci avait du caractère et ça lui plaisait plutôt pas mal. Du coin de l'oeil, il remarqua que ses groupies se moquaient toujours de l'hytérique. Il sortit son porte-feuille de la poche arrière de son pantlon.

- Laissez-moi vous offrir une paire de chaussures pour me faire pardonner, proposa-t-il. 500$ ça vous va?

Il n'aimait pas les conflits et c'était là sa manière de les régler.

Mary vit très bien que l’homme si fichait éperdument que de ce qu’elle disait. Il avait croisé ses bras sur son torse, geste que la jeune femme prit pou un signe de défi. Elle détestait compétemment ces hommes tellement arrogants et exécrables qui se croyaient tout permit parce qu’ils avaient une belle gueulle et étaient plein de fric. Un seul homme pouvait se permettre ça avec mary, c’était Ruby. C’était le seul qui pouvait apparaître vantard et terriblement orgueilleux sans que cela ne dérange trop la jeune femme. C’était stupide d’ailleurs, il n’y avait même pas de raison valable. Mais c’était comme ça, point final.

Un groupe de filles se trouvaient derrière la jeune femme qui se retourna alors qu’elle les entendait rigoler. Quoi, qu’est-ce qu’elles voulaient ces greluches ?
Mary ne comprit pas tout de suite le comique de la situation, jusqu’à ce que le jeune homme à qui elle avait attribué une claque monumentale, lui demande ce qu’il y avait de mal dans le fait de complimenter les beaux garçons. Les quoi ? Les beaux garçons ?

L’expression du visage de mary changea du tout au tout. Ainsi l’homme était gay ? Oui il l’était, c’était évident, le voici qui reluquait les fesses du véritables destinataire du « compliment ». Terriblement gênée, mary baissa alors les yeux sur le bracelet qui était attaché au poignet du jeune homme. Les couleurs du drapeau gay bien sur… Voila pourquoi les connasses de derrières rigolaient. Elles devaient le savoir elles, qu’il était gay. Comment pouvait-elles le savoir d’ailleurs ? Cet homme était-il connu d’une façon ou d’une autre ? Pourquoi Mary était-elle toujours la dernière à être mise au courant des choses ? Cela lui rappela à quel point son asociabilité chronique la coupait du monde extérieur. Et cela l’énerva à nouveau.

« Excusez moi pour cette méprise. Et pour la baffe »

Elle avait bredouillée ses excuses d’une toute petite voix. Elle était trop gênée pour parler d’une voix normale et surtout pour affronter le regard du jeune homme.

Mais le jeune homme se mit à nouveau à lui taper sur les nerfs. Le voici qui sortait son portefeuille de son pantalon pour lui proposer de régler le différent en lui achetant une paire de chaussure ! 500 euros ?! Mais enfin, qu’elle paire de chaussure pouvait bien coûter un prix pareil ? Oh la jeune femme savait très bien desquelles il s’agissait, elle voyais tous les jours Ruby en porter. Mais elle n’avait certainement pas besoin de chaussures d’une telle valeur ! La jeune femme supportait difficilement qu’on veuille ainsi l’acheter. Elle sera les points et osa affronter le regard de l’homme. Enfin, elle regarda fixement ses lunettes de soleil en tout cas. Non, Mary n’était pas une femme que l’on achète.

« Vous croyez réellement que parce que vous êtes plein de fric vous pouvez tout vous permettre ? Allez vous faire foutre. »

Elle avait parlé d’un ton calme, maîtrisant sa voix du mieux qu’elle le pouvait pour ne pas faire plus de vagues qu’elle en avait déjà fait.
Puis, elle passa à côté de l’homme et commença à s’en aller d’un pas ferme et décidé.



[Je suis super désolée pour le retard :S]

Ok

Cette femme était bien une femme! Avec le mauvais caractère et le grain qui va avec. Elle lui avait gueulé dessus pendant un long - très long moment - et n'avait rien compris à la connerie qu'elle faisait. Puis, d'un coup, elle s'était excusée, comme ça. Elle avait enfin tilté qu'il n'en avait un peu rien à battre de sa tronche. Mais bon... Elle s'était excusée et ça, c'était bien.

Son portefeuille toujours à la main, il attendait qu'elle choisisse une paire de chaussures. Le fric était, pour Jason, les seules relations possibles entre humains - si l'on exceptait le sexe bien entendu. Mais bon, apparemment, elle n'aimai pas trop l'argent, allez savoir pourquoi. Jason rangea donc sa thune dans son portefeuille qui retourna dans la poche de son pantalon.

Connerie

Il la retint avec un petit sourire avant d'enlever ses lunettes. Si la tentative de rachat avec l'argent avait été un coup d'épée dans l'eau, il se rachèterait avec un déjeûner. Après tout, tout le monde devait bien manger. Et cela lui permttrait de faire d'une pierre deux coups et d'entamer une vie sociale à Trivialle. Parce que le social, Jason, ben c'était pas son fort.

- Ok! concéda-t-il. J'ai merdé avec les thunes! J'aurais pas dû! Alors je vous invite à déjeûner!

Il balança un énorme fuck à ses groupies qui se mrent à se ventiler et à se pavaner dans tous les sens comme si Dieu lui-même leur avait craché dessus. Si elles savaient qu'il était en train d'inviter une femme à manger à a table. Bon ok, ça ne lui ressemblait pas. Mais il s'était mal conduit et, parfois, en de très rares occasions, il savait se montrer courtois - pour autre chose que des plans cul!

Il remit ses lunettes de soleil et ne lui lâcha pas le bras avant qu'elle eût répondu. Avoir des amis ne lui feraient pas de mal. Payton lui avait rappelé, au téléphone, la veille, qu'il était beaucoup trop associal. Alors, à sa façon un peu tordue, il essayait de se faire des amis...

Mary était vraiment en colère. Elle avait admis s'être trompée certes, mais elle ne voyait pas ce qui avait poussé l'homme à vouloir l'acheter. C’était quoi son problème a lui ? Elle n’avait aucunement besoin de l’argent des autres, et surtout pas de chaussures à 500 dollars ! Non vraiment, ces mecs qui se croyaient mieux que tout le monde parce qu’ils avaient de l’argent avaient le don de l’agacer prodigieusement.

Elle marchait d’un pas décidé lorsqu’une main vint s’abattre sur son bras pour la retenir d’aller plus loin. Surprise, la jeune femme manqua de tomber, arrêtée si brutalement dans son élan. Elle regarda d’un air surprit la main du jeune homme qui était sur son bras, avant de lancer un regard furieux à son interlocuteur. Mais enfin, qu’est-ce qu’il lui voulait ? Bon d’accord elle s’était trompée et alors ? Elle s’était excusée, pas la peine d’en faire tout un plat non ? Grrrr qu’est-ce que ça l’énervait ! Le jeune homme enleva ses lunettes et accrocha un grand sourire sur son visage avant de prendre la parole. Bon, il s’était bien rendu compte qu’il avait merdé, c’était déjà ça. Mais el voila à présent qu’il voulait inviter Mary à déjeuner. Cette dernière prit un air étonné. Allons bon c’était quoi ça encore ? Une nouvelle lubie ? Après els chaussures, le repas ? Mais enfin, ça rimait à quoi cet acharnement ?

Avant que la jeune femme n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit, le jeune homme avait remit ses lunettes sur son nez, avait envoyé un gros fuck, sans raison apparente, aux andouilles qui les regardaient et avait entreprit de tirer Mary dans la direction qu’il souhaitait. Hum, il avait l’air décidé le saligot ! La jeune femme le suivit en titubant pendant quelques instants avant de se reprendre. Elle stoppa net et tira un grand coup pour libérer son bras de l’emprise du jeune homme. Elle le regarda droit dans les yeux avant de parler.

« Mais enfin c’est quoi votre problème ! Vous ne pouvez pas forcer els gens à venir manger avec vous, c’est quoi ces manières ? »

La jeune femme frotta légèrement son bras. C’est qu’il lui avait fait mal en plus !
Mary n’arrivait pas à comprendre l’acharnement avec lequel cet homme faisait preuve. C’était quoi son problème au juste ?

« Vous avez un problème spécifique avec moi ou c’est le hasard qui veut me prouver son drôle de sens de l’humour en vous plaçant sur mon chemin ? »

C’était malin ça, cet abrutit l’avait énervé et avait de ce fait ruiné sa journée.

Ok

Il fallait résoudre le petit problème de tension. Les relations humaines n'étaient vraiment pas le fort de Jason. Il fallait donc s'attendre à tout et n'importe quoi avec lui. A part pour tirer son coup, il ne parlait jamais aux gens (et donc il ne parlait jamais jamais aux femmes). Il lui lâcha le bras et chercha à toute vitesse quelque chose à répondre.

Elle avait vraiment l'air irritée. Après tout, c'est vrai qu'un homme qu'on ne connaît pas nous invite rarement à déjeuner. Encore une fois, il prouvait qu'il n'avait pas tout compris aux relations entre les êtres humains.

- Je suis désolé, dit-il en haussant les épaules. Je ne suis pas très doué pour ça! Je cherche à me faire pardonner! Voyez-vous je ne suis pas très à l'aise avec les gens alors...

Il eut un air embarrassé, baissant la tête. Il ne savait pas trop comment expliquer qu'en plus, il avait décidé d'avoir une vie sociale.

Problème?

Jason n'avait aucun problème! Ni avec elle, ni avec qui que ce fût! Il ne pouvait pas avoir de problèmes puisque, en général, il ne considérait pas les gens. Et c'était vrai que vu l'image qu'il avait de l'être humain, l'argent était la seule qu'il trouvait pour amadouer n'importe qui (amant éconduit ou consierge pas contente).

- Ok! dit-il, réellement embarrassé. Alors je vous laisse... je ne voulais pas que vous preniez pour un boulet de service... j'ai merdé là encore!

Enfonçant ses mains dans ses poches, il fit volte-face puis commença à partir.

Mary tait réellement énervée. Elle ne comprenait pas comment les gens pouvaient être aussi peu éduqués, comment ils pouvaient autant manquer de civisme. Non vraiment, tout cela la dépassait au plus haut point. Elle ne demandait pas aux personnes qu’elle rencontrait d’être les personnes les plus polies et bien élevées de la terre mais demandait juste un peu de respect. Était-ce trop demandé ?
Oui, elle avait fait une regrettable erreur en prenant pour elle, la marque d’affection que le jeune homme avait porté à un autre homme. Certes, son égo avait peut être prit le dessus. Mais ce n’était pas une raison pour la traiter ainsi, elle s’était excusée tout de même !

Il n’était pas très doué avec les gens, ça c’était un fait. Et c’était bien qu’il le reconnaisse d’ailleurs. La jeune femme ne pu s’empêcher d’opiner du chef pour marquer son accord avec cette phrase. Non, il n’était pas très doué, c’est à croire qu’il avait vécu toute sa vie dans une grotte, au fin fond de la toundra et venait juste de découvrir la civilisation. Bon d’accord, c’était quelque peu exagéré, mais finalement, c’était un peu l’impression qu’il donnait. Comme si il découvrait les gens. Comme si il n’avait jamais eu à faire à personne d’autre que lui durant des années. La grotte dans la toundra quoi.

Bizarrement le jeune homme semblait très embarrassé. Changement surprenant d’ailleurs, l’attitude de confiance en soi qui frôlait limite la sensation de supériorité par rapport aux autres, laissait à présent place à une impression de malaise, d’un embarra véritable et non feint. Mary changea alors elle aussi d’attitude. Elle décroisa les bras, sans toutefois quitter des yeux le jeune homme. Son visage se détendit quelque peu, essayant de comprendre ce changement brutal dans l’attitude du jeune homme. C’était quoi le problème à présent ?

Puis le jeune inconnu tourna le dos à la jeune femme, commençant à partir. Définitivement surprise, Mary le regarda s’éloigner de quelque pas.
Misère… Mais pourquoi était-elle aussi émotive ? Pourquoi elle aimait les gens qui semblaient souffrir ? Levant les yeux au ciel et soupirant, elle savait très bien ce qu’elle allait faire. Elle ne pouvait s’en empêcher, elle prenait trop facilement pitié pour les gens et ce, au risque de se casser les dents parfois.

« Hé ! »

Voila, elle l’avait dit. Elle n’aurait de toute façon jamais pu résister.
Elle se précipita vers l’homme, accrocha son bras afin qu’il se retourne. Elle fixa ses yeux dans les siens. Elle avait décidément l’âme d’un bon samaritain, ce n’était pas possible. Les causes perdues, elle aimait ça !

« On va reprendre les choses dans l’ordre si tu veux bien. Lorsqu’on rencontre une personne pour la première fois, on lui demande son nom et lui donne le notre. Je m’appelle Mary Latoya. Et toi, tu es ? »

Je rêve

Cette femme devait être lunatique comme pas permis! Alors qu'il était prêt à la laisser tranquille, à passer son chemin comme si de rien n'était, elle le prit par le bras, certainement pour le retenir. Il s'arrêta et pivota avec un haussement de sourcil rendu invisible par ses lunettes de soleil. Mary? Joli prénom. C'était le prénom de sa grand-mère maternelle, prénom que le monde entier connaissait.

- Jason Collins, répondit-il en souriant.

Effectivement, c'était plus simple comme ça. Alors cette créature n'était pas aussi méchante qu'elle en avait l'air de prime abord? Elle lui avait paru si sauvage, si mauvaise. Inutile de dire que la première approche, celle qui était de son fait à lui, avait complètement merdé. Alors autant la laisser faire. Elle avait l'air plus civilisée que lui finalement.

Calme

Son coeur battait la chamade et il ne se sentait pas vraiment bien. Et si la chaleur devait y être pour quelque chose, le fait de parler à une inconnue de l'aidait pas non plus. En dehors d'un lit, les facultés sociales de Jason étaient proches de... zéro en fait. Il considérait tellement les gens comme de la bouse qu'il ne faisait que rarement attention à eux.

Peut-être que quelqu'un comme Mary, à ses côtés, pourrait lui permettre de rencontrer du monde et, peut-être, de se faire des amis. Mais Jason ne rêvait pas. Le travail serait avant tout personnel. S'il voulait une vie sociale digne de ce nom, il allait falloir qu'il change. Bon, jamais il n'arrêterait de coucher, c'était sa raison de vivre. Mais il essaierait au moins de se souvenir de leurs prénoms - dans la mesure où il n'y en aurait qu'un à la fois.