A trois pages près.. [FINI]

Adriel arriva sur la plage en voiture. Il avait toujours un peu de mal avec cette foutu conduite à droite qu'il ne comprenait pas. Il se mit à tourner un peu avant de trouver une place de parking correcte. Tout cela le méttait quelque peu de mauvaise humeur et il se mit à ronchonner tout seul, à l'intérieur de l'habitacle de sa voiture. Il défit sa ceinture de sécurité bien vite et sortit de sa petite Fiat. Il s'étira quelque peu les jambes, puis passa derrière la voiture afin d'y sortir une planche de surf. Le temps était propice à ce sport, le vent formant de grosses vagues, attirantes pour n'importe quel surfeur qui se respecte. Sa planche à ses côtés, il regarda d'un air appaisé la mer qui s'étendait devant lui. C'était l'élément qu'il préférait au monde, il avait toujours aimé la force appaisante de l'eau C'était si revigorant!
Le jeune homme prit sa plache sous le bras et se dirigea d'un pas décidé vers la mer. Là, il chevaucha les vagues, un accord parfait comme si la mer n'était que le prolongement de son être.

Après près d'une demi heure dans l'eau, Adriel finit par retourner sur la terre ferme. Son corps était tout luisant, l'eau coulait lentement entre ses pectoraux. Le jeune homme passa la main dans ses chaveux pour enlever les petites mèches qui el gênaient sur son front. Posant sa plache sur le sable à ses côtés, il parcouru la plage du regard. Adriel aimait beaucoup observer les gens, analyser leurs comportements...
Puis ses yeux croisèrent ceux d'une jeune fille, qui assise sur la plage, le regardait. Il la reconnue tout de suite: c'était Kristen Finn, une jeune femme de son cour de sport. Il venait tout juste de prendre ses fonctions à l'université mais il était déjà proche de ses élèves. Il aimait la relation privilégiée qui existait entre les professeurs et les élèves. C'était juste la récompense parfaite selon lui.
Sans hésiter une seconde, Adriel se dirigea vers elle, sa planche de surf sous le bras. Approchant d'elle, il lui fit un sourire.

Salut Kristen, comment vas-tu?

Le jeune homme se posa à ses côtés, laissant tombr sa planche à ses côtés. Il apperçut ensuite le livre de la jeune femme et reprit la parole avant qu'elle n'ai eu le temps de répondre.

"Que lis-tu?"

Kristen versa de la crème dans la paume de sa main et s'en étala un peu partout sur le corps. Les bras, les jambes, le ventre et le visage. Puis elle rentra le tube dans son sac et mit ses cheveux en arrière. Les garçons étaient partis depuis quelques minutes et l'idée d'aller se "noyer" venait de.. hum, tomber à l'eau. Elle se leva tout de même jusqu'au bord de la mer et plongea ses pieds dans l'eau. Elle fit quelques pas et bientôt, l'eau lui arrivait au cou. Elle mouilla sa tête et quitta la mer pour retourner sur sa serviette. Elle s'appuya sur les coudes et regarda de droite à gauche. Un couple s'embrassait, des enfants jouaient et des personnes âgées parlaient sous de grands parasols, rouges et bleus.

Puis une personne sortant de la mer attira son attention. Elle entrouvra les lèvres et plissa les yeux. Cette silhouette ne lui était pas étrangère pourtant, d'ici, elle ne lui disait rien. Il s'approcha un peu plus et plus encore.. Puis quand son visage devint visible, elle reconnue son professeur de Sport. Elle se trouva stupide à le fixer comme ça. Peut-être avait-il remarqué ? Elle s'empressa de tourner la tête et de fixer la mer en espérant qu'il n’ai pas vu.

- Comme si il allait te reconnaître.., pensa-t-elle en soupirant.

Elle avait terriblement envie de tourner la tête. Juste pour voir dans quelle direction il allait. Ou même pour continuer d'admirer son corps athlétique. Elle ferma les yeux pour se retenir, quand un bruit à ses côtés la fit légèrement sursauter. Elle ouvrit ses paupières et tourna la tête subitement, de nouveau.

"Salut Kristen, comment vas-tu?"

Elle ouvrit la bouche pour parler, mais aucun mot ne sortit. GROS BLOCAGE. Ses yeux fixèrent une goutte d'eau qui dévala le torse de son professeur.

"Que lis-tu?"

Elle baissa la tête vers son sac et fixa son livre.

- Ah, euh.., balbucia-t-elle.

Elle le regarda et esquissa un sourire.

- Bonjour ! fit-elle en souriant. Elle pris le livre. C'est 'Antigone'. Un livre que je dois lire en français.

Elle se racla la gorge et rangea son livre.

- Vous.. vous faites du Surf ? questionna-t-elle sans cesser de sourire, en levant les yeux vers lui.

Pour une raison pas forcément évidente pour le professeur qu'il était, la jeune femme semblait quelque pu gênée de la présence d’Adriel à ses côtés. Etait-ce parce qu’il était son professeur ? Certainement. Attendait-elle un éventuel copain ? Probablement. Adriel ne pouvait le nier, Kristen était une très jolie demoiselle et il ne faisait aucun doute qu’elle brise quotidiennement de nombreux cœurs. Lui-même aurait sans doute tenté quelque chose s’il avait eu 5 ans de moi et surtout, s’il n’avait pas été son professeur de sport.

La jeune femme répondit à sa question et lui montrant le livre qu’elle lisait avant son arrivée. Adriel prit délicatement le livre dans sa main avant de regarder la couverture. Antigone. Un de ses classiques préférés. Il se souvenait qu’à l’école, il adorait lorsque le professeur de littérature leur donnait des livres à lire. Insatiable lecteur, c’était un de ses seuls plaisirs avec le sport. La lecture avait un côté intimiste : cet état de e retrouver seul en tête à tête avec des héros sortis d’une imagination totalement débridée. Oui, la lecture était un ravissement et Adriel avouait ne pas comprendre les jeunes qui détestaient lire.

« Antigone. Mon classique préféré. Tu aimes ce livre ? »

Il avait posé sa question alors que la jeune femme lui en avait posé une autre, un grand sourire sur ses lèvres.

« On ne peut rien te cacher à toi ! »

Cette petite pique n’était pas méchante bien sur, juste une petite taquinerie à prendre au deuxième degrés. Il lui sourie par la suite afin de s’assurer que la jeune femme ne le prenne pas mal.
Puis, reportant son attention sur sa planche de surf qui traînait à ses côtés, il répondit à la question de la jeune femme.

« Oui je fais du surf depuis l’âge de 16 ans. C’est un sport que j’adore, qui me donne une sacrée sensation de liberté, une sensation que l’on ne rencontre nulle part ailleurs. Sauf dans l’équitation peut être. »

Il se tu un instant, les yeux toujours rivés sur sa planche de surf. C’était vrai, la sensation de liberté qu’il éprouvait une fois sur sa planche, il en l’avais jamais éprouvé ailleurs, sauf sur le dos d’un cheval lancé au grand galop. Il aimait beaucoup ces deux sports pour cela : cette sensation de liberté et cette impression d’être le plus vivant des hommes. Tout cela lui était vraiment cher, jamais, il n’aurait pu s’en passer. Il avait découvert l’équitation à l’âge de 12 ans et ne s’était jamais remit de sa rencontre avec les équidés.

Adriel releva les genoux et les entoura de ses bras encore humides. Il replongea son regard dans celui de Kristen et lui demanda, tout en souriant :

« As-tu déjà tenté le surf ? »

Kristen tenta de se reprendre. Elle n'avait qu'à faire comme si elle était en cours, de toute façon. Elle n'était pas gênée quand elle parlait avec ses prof', entourée de ses camarades de classe. Elle examina les gestes de son professeur et fixa ses yeux rouler sur la couverture du livre. Elle se pinça la lèvre. Le livre était assez vieu. Et il tombait en ruine. Elle n'était pas la prèmière à l'avoir eu et sûrement pas la dernière, mais il n'empèche que les personnes précédentes n'avaient pas traité ce bouquin avec délicatesse.

« Antigone. Mon classique préféré. Tu aimes ce livre ? »

Kristen prit un moment de reflexion avant de répondre.

- Disons que, j'aime beaucoup lire. Mais les pièces de théatre, c'est pas le genre de lecture que je préfère. J'aime mieux les romans policier, ou fantastique. Avec du récit, ce genre de chose.

Elle souria au même moment que lui et ses yeux se mirent à briller. Il avait vraiment un sourire magnifique.

« On ne peut rien te cacher à toi ! »

Kristen ria. C'est vrai que c'était un peu stupide comme remarque. Qu'est-ce que tu veux faire d'autre avec une planche de surf ? Un tennis ? Elle disait vraiment des choses évidente quand elle était embarrassée. Et c'était vraiment, mais alors, vraiment débile.

« Oui je fais du surf depuis l’âge de 16 ans. C’est un sport que j’adore, qui me donne une sacrée sensation de liberté, une sensation que l’on ne rencontre nulle part ailleurs. Sauf dans l’équitation peut être. »

Elle fixa son professeur parler. Puis ensuite, il sembla pensif. Elle se tu aussi, tout en le regardant. Kristen faisait bien entendu de la gym, mais aussi du Kayak et de la course. Ce n'était pas le genre de personne qui se laissait aller. Elle aimait beaucoup le sport, c'est sans doute, la seule chose, avec ses activités du week-end, qui l'importait dans la vie. C'était une libération, un passe temps, un plaisir. Elle admirait son prof, pas non seulement, pour son physique, mais aussi pour la matière qu'il enseignait. Drôlement bien, d'ailleurs.
Il bougea, redressa ses genoux et la regarda. Elle souria.

« As-tu déjà tenté le surf ? »

Elle hocha la tête.

- J'ai déjà essayer, quand j'étais jeune. Enfin.. J'allais dans un centre d'éducation sportive, où mes parents m'avaient inscrite. C'est la que j'ai trouvé ma vocation pour la gym ! fit-elle en souriant. Le surf m'avait plu, mais je ne sais pas trop si j'arriverais à tenir debout sur une planche, à nouveau !

Elle aimait lire. Elle aimait le sport, c’était évident. Elle était sympa et très mignonne. Et dans ces moments là, Adriel regrettait d’être le vieux schnoque qu’il était. Un vieux schnoque, professeur de sport de cette charmante jeune femme. Forcément.
Il n’était pas question d’amour ici, juste une question de bon temps. Quoi que, Kristen ne devait pas être ce genre de fille, Adriel en était persuadé. Elle semblait trop douce pour ça.
Et puis de toute façon la question ne se posait pas.

Elle disait avoir essayé le surf il y a longtemps. Elle ne semblait pas certaine toutefois de réussir à tenir sur une planche à nouveau. Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. Qu’à cela ne tienne, il fallait essayer !
Sans mot dire, il se leva, souple, mettant chacun de ses muscles en mouvement, afin de se positionner devant la jeune femme. Surplombant l’étudiante, il lui souriait, les yeux pétillants d’une nouvelle idée. Il attrapa sa planche de surf avant de saisir la main droite de son interlocutrice. Toujours silencieux, il la força à se mettre debout, avant de se diriger vers le bord de mer, sans la lâcher.

Arrivé là où les vaguelettes léchaient doucement le sable fin, il consentit enfin à lui lâcher la main afin de poser sa planche sur le sable. Puis, il la toisa de toute sa hauteur, toujours souriant avant de lui dévoiler enfin ses intentions.

« Et si on essayait ? Je peux te réapprendre si tu le souhaite. »

Il la regardait toujours, attendant avidement sa réponse. Ses prunelles fixées dans les siennes, il espérait qu’elle dise oui.
Rien de malsain là dedans, ce ne seraient que des cours particuliers donnés à une élève. Qui n’en avait pas forcément besoin certes…

Devant l'hésitation de la jeune femme, le jeune homme s'empressa d'ajouter:

"Seulement si tu le souhaite, je ne vais pas te forcer."

Elle fixa son professeur en souriant. Finalement, c'était pas plus mal d'être tombé sur lui, aujourd'hui. Elle se pinça la lèvre. Elle examina ses traits puis détailla la moindre parcelle de peau de son visage. Elle regarda ses lèvres un instant puis elle se reconcentra de nouveau ses yeux.
Self-Control !

Il se leva. Elle suivit ses mouvements des yeux. Il ne s'en allait pas tout de suite, tout de même ?! Une lueur de déception passa dans son regard quand il prit sa planche sous son bras. Peut-être avait-il des choses a faire..? Genre, rejoindre sa fiancée, ou aller chercher ses enfants. En vérité, Kristen ne connaissait rien de sa vie.

Puis il se pencha et prit sa main. Kristen fut surprise par son geste et rassurée en même temps. Son coeur manqua a quelques battements. Une sensation étrange lui noua le ventre, puis elle se leva. Elle resserra ses doigts autour de la main de son professeur et elle le suivis jusqu'au bord de l'eau. Puis il lâcha sa main. Aussitôt, un vide s'installa au creux de sa paume. Son bras retomba lourdement le long de son corps. Il pesait, a présent, elle se sentais seule et vide. Elle aurais aimer la garder, sa main. Elle souria tout de même. Peut-être faussement.

« Et si on essayait ? Je peux te réapprendre si tu le souhaite. »

Kristen savait qu'il allait demander ça. Elle regarda sa planche, puis lui et la mer.

"Seulement si tu le souhaite, je ne vais pas te forcer."

Elle reposa son attention sur lui et haussa les épaules en souriant.

- Pourquoi pas. Par contre, je suis pas certaine de bien me débrouiller. Ça fait assez longtemps, en faite, répondit-elle en le dévisageant. Mais ça me tente.

Elle avança de quelques pas pour vérifier la température de l'eau. Elle frissonna puis regarda son interlocuteur.

- On y va ?

La jeune femme semblait hésiter quant à la proposition d’Adriel. En y repensant, cela ne serait peut être pas très bien vu, ni par les professeurs, ni par les camarades de classes de la jeune femme. C’était étrange après tout pour un professeur de retrouver ainsi une élève, dans un contexte hors scolaire. Même si c’était le hasard qui avait placé la jolie Kristen sur la route du professeur de sport. Mais les rumeurs partaient si vite et détruisaient tellement de choses…

Un drôle de faux sourire s’était installé sur le joli minois de la jeune femme. Intrigué, le jeune homme se permit de l’observé alors qu’elle regardait la mer. Elle avait décidément un bien agréable visage. De grands yeux expressifs, des traits fins et réguliers. Une tignasse de cheveux bruns apportait une touche de sensualité chez cette jeune fille en plein épanouissement. Adriel avait toujours adoré les cheveux des femmes, atout incontestable qui apportait tellement au charme d’une femme. Oui, des beaux cheveux, c’était franchement essentiel.
La jeune fille reporta son attention sur lui, il se mit alors à sourire, attendant toujours sa réponse. Réponse qui s’avéra positive, au grand plaisir du jeune homme. Elle ne semblait avoir peur de rien et ça, ça lui plaisait beaucoup. Il la regarda tremper le pied dans l’eau puis frissonner. Il laissa échapper un rire bref. Oui la mer n’était pas très chaude, là était tout l’intérêt de la chose pour lui.

Reprenant sa planche, il se posta à côté de la demoiselle, toujours aussi souriant.

"Et bien si tu te sens prête, on y va ! Tient."

Il lui donna sa planche afin qu’elle monte dessus. Adriel lui, se jeta à l’eau et commença à nager aux côtés de la planche de surf sur laquelle se trouvait la jeune femme.
Nager à contre courant avait toujours été un exercice qu’il affectionnait. Cette impression que l’effort finalement ne servait à rien, sentir chaque muscles de son corps travailler, sentir l’eau s’amuser de cette difficulté… Tout ce la ne le rendait que vivant. Qu’est-ce qu’il aimait la mer ! Il avait bien fait de venir vivre ici, qu’aurait-il fait sans la mer à proximité ? Non vraiment, il n’imaginait pas sa vie sans cet élément.

Une fois suffisamment éloignés du bord, Adriel vint s’accouder à la planche, près de la jeune femme. Il la regarda.

"Tu y vas quand tu veux. De toute façon je ne te quitte pas des yeux, au cas où.
Allez maintenant, montre moi ce tu sais faire !

Il posa une main sur son bras en un signe d’encouragement avant de nager à nouveau vers la rive afin de laisser le champ libre à Kristen.

"Et bien si tu te sens prête, on y va ! Tient."

Kristen pris la planche entre ses mains et la coucha sur l'eau. Elle se mis dessus et bâti des bras pour avancer aux cotés de son professeur qui nageait. L'eau était assez fraîche, au contraire de sa peau brûlante qui était restée exposée au soleil pas mal de temps. Une fois éloignée du rivage, elle tourna la tête vers son instituteur et souffla doucement. Il s'appuya sur la planche alors qu'elle s'asseyait, laissant ses jambes tremper dans la mer.

"Tu y vas quand tu veux. De toute façon je ne te quitte pas des yeux, au cas où.
Allez maintenant, montre moi ce que tu sais faire !"

- Okay, répondit-elle, confiante.

Après ses mots, il posa sa main sur son bras puis, il s'éloigna. Elle caressa son avant bras en le regardant partir, et elle regarda les vagues qui lui faisaient face, puis qui passaient sous la planche.

Pour elle s'était un genre de défi. Une chance de faire ses preuves, de montrer qu'elle était capable de surfer après tant d'année. Elle se souvint, qu'elle était assez bonne a l'époque. Il y avait trois groupe, les nuls, les moyens et les forts. Et elle était la meilleure dans la catégorie des moyens. C'était déjà pas mal, disons.
Une vague se forma un peu plus loin. C'était la bonne. Au pire, si elle tombait, Adriel n'était pas très loin. Elle pris son courage a deux mains et avança encore un peu. Puis elle se leva agilement et surfa habilement sur la vague. Un frisson lui parcouru le corps. Elle avait oublier cette sensation que procure le vent quand il embrasse le corps.

Puis en quelques secondes elle se retrouva a l'eau. La vague avait engloutis la planche et avait dérober ses pieds. L'atterrissage n'était pas parfait, mais au moins, elle avait tenu quelques secondes sur la planches et sur quelques mètres. Elle remonta a la surface et ria en ratrappant la planche.

- J'suis pas très forte ! s'exclama-t-elle en s'adressant a son professeur.

Adriel nageait à présent en direction du rivage. Il était dangereux de rester dans une zone où les gens surfaient, lorsque l’on était un simple nageur du moins. Arrivé au rivage, il resta debout, mettant sa main en visière pour les protéger du soleil. Il ne souhaitait pas qu’il arrive quoi que ce soit à la demoiselle. Le surf était un sport des plus libérateurs, un véritable exercice de style qui se voulait dominateur des éléments. Mais c’était aussi un sport qui pouvait s’avérer dangereux lorsque l’on ne s’y connaissait pas réellement.
Alors que Kristen semblait s’élancer pour prendre une vague qui se formait un peu plus loin, le jeune homme commençait à regretter sa proposition. Avait-il bien fait de la faire aller sur la mer tout de suite, alors qu’elle lui avait bien dit qu’elle n’en avait pas fait depuis des années ? Il était complètement inconscient. Complètement fou. Se mordillant la lèvre, il ne lui restait plus qu’à prier pour que tout aille bien. Non qu’il soit particulièrement croyant. Mais bon, ça ne coutait rien d’essayer.

Kristen se leva enfin sur la planche, jouant avec la vague qui venait. Elle avait une certaine aisance, il était évident qu’elle prenait du plaisir à se tenir sur cette planche, à sentir le vent et la mer lui murmurer des choses qu’eux seuls pouvaient comprendre. Des secrets millénaires, demeurant obstinément mystère aux oreilles du simple mortel.
Adriel était rassuré. La jeune femme se débrouillait pas trop mal. La technique était hésitante bien sur, mais il était évident qu’elle n’était pas mauvaise du tout. Enfin, tout allait bien jusqu’à ce qu’elle tombe à l’eau. Et là, le cœur d’Adriel eut un raté.

« Merde ! »

Il n’avait pas crié, rien mais s’était jeté à l’eau afin de retrouver la jeune femme. Il le savait, il avait été complètement inconscient de la laisser monter ainsi sur une planche, quel professeur digne de ce nom ferait une chose pareille ? Il s’en voulait terriblement. Une expression inquiète déforma alors les traits de son beau visage.
Mais heureusement, Kristen émergea bien vite. Elle semblait bien aller, apostrophant le jeune homme qui venait à sa rencontre. Ce dernier posa ses deux mains sur chacune de ses joues, regardant au plus profond des yeux de la jeune femme.

« Tu vas bien ? »

Oui elle allait bien, cela se voyait dans ses yeux. Adriel poussa un soupir de soulagement. Il avait vraiment eu peur pour la jeune femme. Vraiment…
Il posa ensuite ses mains sur ses épaules, il al regardait toujours.

« Tu n’est pas si mauvaise que tu ne le pense. Avec un peu d’entraînement tu pourrais même devenir vraiment bonne. Il ne te manque pas grand-chose, juste d’assurer un peu plus ta technique. Mais sinon, tu es super. »

Quand il posa ses mains sur ses joues, Kristen s'arrêta de respirer. Son pouls cogna violemment contre son cou et elle fixa son professeur dans les yeux. Le temps sembla s'arrêter, quelques secondes, puis sa voix la fit redescendre sur terre. Elle analysa sa phrase, puis ses mots et reflechissa avant de repondre. Elle hocha doucement la tête.

- Oui.. oui oui, bien sure, ça va, merci.

Elle esquissa un sourire, puis ses mains glissèrent, sur ses épaules. Elle baissa les yeux timidement puis regarda la planche de tout son long. Puis elle leva les yeux, quand il repris la parole.

« Tu n’est pas si mauvaise que tu ne le pense. Avec un peu d’entraînement tu pourrais même devenir vraiment bonne. Il ne te manque pas grand-chose, juste d’assurer un peu plus ta technique. Mais sinon, tu es super. »

Elle lui fit un sourire radieux.

- Je pensais que je m'étais manquée en beauté. Je savais pas trop comment m'y prendre et.. j'ai fais au feeling. Mais c'était bien.. Pendant les quelques secondes ou j'étais debout, dit-elle, en riant légèrement.

Elle se racla la gorge et posa sa main sur la planche.

- Tu ve.. enfin.. Vous voulez qu'on continue a surfer ou faire autre chose, ou vous avez peut-être autre chose a faire...

Elle se pinça les lèvres. Cette phrase était de trop. Parce qu'elle avait fait trois erreurs. La première était d'avoir tutoyer son Prof et de s'être stupidement rattraper après. La deuxième, d'avoir proposer indirectement si il voulait faire autre chose avec elle, et c'était assez déplacé. Et la troisième, c'etait d'avoir demander si il avait d'autres choses a faire. Parce que si la réponse était "oui", alors il s'en irai. Elle regrettait. Mais maintenant, c'était dit et il se préparait déjà a répondre. Elle repoussa ses cheveux humide en arrière sans le quitter du regard.

Les cheveux mouillés formaient un rideau qui encadrait le joli visage de la demoiselle. Elle n’avait pas semblé avoir eu peur de tomber dans la vague. C’était bien car souvent les surfeurs qui finalement débutaient, perdaient leur calme alors qu’ils se faisaient entrainer par le courant, au cœur de la vague. C’était quelque chose qui pouvait vraiment faire peur, même Adriel devait bien avouer que parfois il perdait son sang froid. Et c’était terrible car alors qu’on essayait de se débattre, les efforts se faisaient encore plus vains.

Le jeune homme se mit à sourire alors que Kristen lui parlait de ce qu’elle avait pensé. Son rire cristallin vint se répercuter dans l’esprit du professeur de sport. Le moment avait quelque chose d’irréel, comme lorsque l’on assiste à une scène auquel on ne participe pas. Adriel savait très bien que malheureusement si on les voyait ici, tous les deux, les plus folles rumeurs circuleraient, mettant en danger son emploi au sein de l’Université. Chose qu’il ne voulait absolument pas, car il aimait tant son métier. C’était un jeune homme qui avait un grand sens de l’éthique au travail et ne concevait pas y contrevenir de quelque façon que ce soit.
Mais pour l’instant, il n’avait pas spécialement envie de mettre fin à sa rencontre avec l’étudiante. Après tout ils ne faisaient rien de mal et c’était courant de croiser ses étudiants de façon totalement incongrue. N’est-ce pas ?

Kristen reprit alors la parole et le sourire d’Adriel s’élargit alors. La jeune femme s’était mise à la tutoyer, avant de se reprendre bien vite. Le jeune homme n’en prit pas ombrage, loin de là. Il était encore jeune et vu qu’il était proche de ses élèves, le tutoiement devait forcément être le risque à prendre. Toutefois, il n’en prendrait pas ombrage bien qu’il préférait qu’on le vouvoie. Du moins, lorsqu’il était en cour.
La jeune femme s’était mordu la lèvre, semblait regretter cette phrase. Pourtant, Adriel ne comprenait pas vraiment pourquoi, il n’y avait aucune honte à poser de telle questions. Enfin, c’était comme cela qu’il voyait les choses.

Se passant une main dans les cheveux, il regarda la jeune femme, un regard pétillant, assortit à son grand sourire.

"Et bien pour tout te dire, je n’ai rien prévu de particulier aujourd’hui. Je n’ai aucune responsabilité comme des enfants ou que sais-je encore alors je suis libre de trainer quand, où et avec qui je veux.
Mais toi de ton côté, tu dois bien avoir quelqu’un à aller retrouver, non ?"

Il ne s'arrêta pas sur la première partie de sa phrase, heureusement. Enfin, plutôt.. C'était déjà ça. Un autre de ses professeurs l'aurai reprise a tout les coups. Et de toute façon, si ça avait été un autre prof, il y aurais déjà eu plus d'un quart d'heure que Kristen aurais trouver un prétexte pour s'en aller et changer de coin de plage.

Elle suivis le moindre mouvement du jeune homme. D'abord la main dans les cheveux, puis le regard et le sourire... Avale ta salive.

"Et bien pour tout te dire, je n’ai rien prévu de particulier aujourd’hui. Je n’ai aucune responsabilité comme des enfants ou que sais-je encore alors je suis libre de traîner quand, où et avec qui je veux.
Mais toi de ton côté, tu dois bien avoir quelqu’un à aller retrouver, non ?"

Elle hocha la tête en souriant. Si il n'avait rien de prévu, tout était parfait. La dernière phrase qu'il prononça arracha un frisson a la jeune brune. Elle répondit sans réfléchir :

- Euh.. Et bien.. Non.. Je, non. Je sors avec personne ! fit-elle, en souriant légèrement.

Si elle avait pu s'auto-baffer, elle l'aurais fait. Elle s'enfonçait comme pas possible. Les deux dernières phrase qu'elle avait sortie, étaient deux grosses calamité et en plus, elle souriait. Comme si la vie amoureuse d'une élève pouvait intéresser l'un de ses professeur. Et puis, quand il disait "quelqu'un", il parlait peut-être pas forcement de petit ami, mais d'amies..

- J'ai rien prévue avec mes amis, tenta-t-elle de rattraper.

Elle souria et réajusta son haut de maillot de bain.

- Enfin bref..

Adriel en était persuadé. Cette fille avait forcément quelqu’un à retrouver. C’était marrant mais au final, il ne la voyait pas venir seule à la plage sans, autre but que de lire un livre. Non elle avait forcément donné rendez-vous à quelqu’un et le professeur se sentit bientôt de trop. Il se disait qu’il avait peut être gâché une après midi entre amis. Mais bizarrement si c’était un mec que la jeune femme devait retrouver, alors il ne s’en formalisait pas du tout. Au contraire même, l’idée ne lui était pas désagréable.

La question du jeune homme faisait référence à toutes sortes d’amis, intimes ou pas qu’importe. C’est pour cela qu’il se mit à sourire lorsque la jeune femme fit référence à un éventuel petit ami. Tant mieux pour lui, voila une information qu’il n’était pas près d’oublier. Toutefois cela l’étonna. Comment une fille comme elle pouvait réellement être célibataire ? Tsss. Y avait des moments où il ne comprenait pas les mecs. Ils représentaient vraiment une énigme parfois. Il n’aurait certainement pas hésité s’il avait eu la chance d’avoir une ouverture avec cette fille. Tsss. Les jeunes.

Kristen se rattrapa bien vite, consciente de sa bourde. Ce qui eu pour effet d’agrandir le sourire d’Adriel. L’étudiante semblait gênée ce qui, il fallait l’avouer, était plutôt charmant.
Le jeune homme ne pu s’empêcher d’abaisser son regard sur sa poitrine alors que la jeune femme réajustait son haut de maillot de bain. Oui il était son professeur de sport mais c’était avant tout un mec. Mais bien vite, ses yeux retrouvèrent les siens, trop gêné qu’il était pour fixer sa poitrine. Comment aurait-elle réagit si elle l’avait vu ? Pas super bien évidement.

"Et bien puisque nous sommes tous les deux libres comme l’air et surtout, si tu n’as pas trop honte de trainer avec ton professeur de sport, je serait ravi de te tenir compagnie.
On retourne sur la plage ?"

Adriel attrapa sa planche et la calla sous son bras avant de passer une main dans le bas du dos de son élève. Un geste forcément déplacé vu son statut mais aucune arrière pensée ne venaient pourrir son esprit à cet instant. Il voulait juste la faire passer devant lui, rien de bien méchant à cela. Toutefois, au cas où, il retira bien vite sa main alors qu’ils sortaient de l’eau. Il raccompagna la jeune femme à ses affaires, posa à nouveau sa planche sur la sable et vint s’assoir à nouveau aux côtés de la jeune femme. Il la regarda un instant. Sa peau mouillée était tentante tout de même. Posant sa main sur le bras de la jeune femme, il s’enquit alors :

"Tu n’as pas froid ?"

Il lui posa une serviette sur les épaules, sans attendre sa réponse.

"Parles moi un peu de toi."

En faite, elle venait de montrer dans un certain sens que la solitude lui plaisait et qu'en dehors des cours, elle n'avais pas forcement envie de voir ses amis. Puis si elle était célibataire, c'était déjà, premièrement, parce qu'elle aimais faire la fête librement le week-end. Deuxièmement, parce qu'elle ne se sentait pas réelement a l'aise dans une relation avec un garçon. Puis troisièmement, elle avait surtout pas envie de saboter la première raison, parce qu'elle n'aurais plus de moyen, autre que le sport, pour se défouler.

En gros, elle n'avait pas tellement besoin d'amour dans sa vie. Toute les personnes qui lui plaisaient était souvent inaccessible et c'est ça qui rendait le jeu de l'amour plus palpitant. Et l'inconvénient, c'est que soit la personne tombait dans ses bras et par la suite, Kristen ne lui prêtait plus aucune attention. Soit la personne se casait avec quelqu'un et la, son monde s'effondrait un peu, en quelques sorte, car le but qu'elle s'était fixé n'avait pas aboutis, et elle a échoué face a une autre personne. Elle n'était pas comme toute ces filles qui courent après tout les mecs, parce qu'elle ont peur de ne pas avoir de petit ami. Au contraire, elle aimait être célibataire et libre dans ses choix et ses activités.

Kristen leva les yeux avant ceux de son prof qui regardaient disons plus bas que les siens. C'était pas le premier a faire ça, c'était clair. Si ça avait été quelqu'un d'autre, elle aurais sans doute sortis un truck du genre : "Je t'en pris, te gène pas surtout ! Tu veux une photo ? Ça dure plus longtemps" Ou "Tu les aimes bien ?" En les pelotant, pour rendre la personne mal a l'aise. Mais dans ce cas de figure la, c'était elle qui était mal a l'aise.

D'habitude, elle draguait les garçons. On était samedi, c'était le week end, et la chasse était ouverte. Mais la, elle était plutôt comme la proie. C'était elle qui était gênée et c'était le prof qui lui souriait. On aurais dit une sorte de cauchemar, ou elle échange le rôle de la victime avec le tueur et BOOM, elle se fait tuer. La, Kristen, venait de se faire toucher. Son arme de séduction, c'était retournée contre elle et ça lui faisait tout drôle de voir que son professeur, avait une influence différente des autres garçons sur elle. Soit parce que, justement il lui enseignait le sport à l'Université ou parce qu'il lui plaisait réellement.

"Et bien puisque nous sommes tous les deux libres comme l’air et surtout, si tu n’as pas trop honte de traîner avec ton professeur de sport, je serait ravi de te tenir compagnie.
On retourne sur la plage ?"

- Je serais ravie aussi, fit-elle en souriant.

Kristen s'avança en synchronisation avec son professeur puis il passa une main dans son dos. Elle fut quelque peu surprise puis elle s'avança finalement, a quelques pas devant lui. Puis quand le sable chaud brûla le dessous de ses pieds il retira sa main. Elle s'installa sur sa serviette, étendis ses jambes et posa les paumes de ses mains sur les cotés en cambrant sa poitrine pour sécher au soleil. Elle regarda son professeur.

"Tu n’as pas froid ?"

Elle souria en regardant sa main sur son bras. Elle frissonna sous son contact, mais pas de froid. Peut-être avait il remarquer, parce qu'il posa sa serviette sur ses épaules ce qui ne la gêna pas du tout.

- Merci.

"Parles moi un peu de toi."

Kristen eut un moment de reflexion. Elle pris le temps de savoir de quoi elle allait parler avant de se lancer.

- Hé bien.., commença-t-elle. Je ne suis pas la personne que vous connaissez dans mon bulletin, l'élève calme, rigoureuse, qui ne se fait pas remarquer. J'aime beaucoup manger. J'ai un petit faible pour tout ce qui est a base de chocolat. Je déteste perdre et avoir tord. J'adore l'indépendance. Ma vie est un peu routinière, une sorte de cercle vicieux.. J'aime qu'on me porte de l'attention parce qu'on a tous besoin d'autre personnes pour exister.. Mes parents ne sont pas trop présent pour moi, dans ma vie, ce qui fait que je me débrouille tout le temps toute seule. J'aime la solitude. Je sais parfaitement que les jeunes de l'université, du lycée ou autre ne fréquentent pas enormément cette plage qui est plus calme ou destinée au surfeur. Je fais le bilan de ma semaine et je finis ce que les devoirs que j'ai a faire. C'est pour ça qu'aujourd'hui, je n'attendais personne. Puis, je joue un rôle tout le temps. Je ne suis pas la fille que je fais paraitre tout les jours de la semaine. Mais bon, après, on a tous ces petits secrets et la vrai facette de ma personnalité, fait partie des miens, termina-t-elle en souriant.

Elle retira sa serviette de ses épaules, maintenant sèche. Elle lui rendit toujours en souriant, ré-exposant son corps au soleil.

- Et vous, parlez moi de vous.

Le moment avait une résonnance tout à fait spéciale. Adriel n’aurait véritablement su dire en quoi la scène à laquelle il participait était spéciale, en quoi elle différait de n’importe quel moment d’une journée tout à fait ordinaire. Pourtant il le sentait, il y avait quelque chose qui faisait que tout était différent. Il n’osait y penser et pourtant… Etait-ce la femme qui lui tenait compagnie qui rendait tout différent ? Ce n’était pas là des pensées dignes d’un professeur vis-à-vis d’une de ses élèves. Mais il ne pouvait s’en empêcher.

Le jeune homme détestait cette situation. Il avait un sens énorme de l’éthique au travail, il était capable de tous les sacrifices pour ce métier qu’il adorait. Et rien, vraiment rien n’aurait pu le détourner du droit chemin du professeur de sport, et pourtant, à la vue de son corps parfait, il était aisé de deviner que les chimères se faisaient nombreuses. Le jeune homme savait qu’il plaisait, savait que son corps était très souvent désiré par ses étudiantes. Mais ne vous méprenez pas, Adriel n’est pas devenu prof de sport pour se faire toutes les jeunes filles de l’université. Non il est devenu prof de sport par l’amour véritable qu’il porte à ce qu’il considère comme un art. Il en a repoussé des étudiantes un peu trop proches à son goût. Mais cette fois-ci, c’était lui qui ne cherchait pas forcément à repousser l’étudiante, appréciant la compagnie de Kristen, aimant entendre sa voix, appréciant le contact de sa peau si proche de la sienne…
Non, Adriel ne pouvait pas penser de telles choses, ce n’était pas possible…

Le jeune homme regarda la jeune femme alors qu’elle lui parlait. Il n’entendait pas réellement ce qu’elle disait, il n’écoutait que le nécessaire. Il était préoccupé par des pensées dont il n’avait pas l’habitude. Pour la première fois de sa vie, il ne se sentait pas le courage de repousser une chimère qui mettait son emploi en danger. Bien qu’il n’ai vu aucun signe d’affection de la part de Kristen, il se disait que finalement, cela ne lui déplairait pas tellement…

Une question de Kristen le sortit de ses troubles pensées. Adriel n’aimait pas particulièrement parler de lui, non qu’il est honte de quoi que ce soit. Mais il n’aimait pas trop s’étendre sur sa vie point.
Alors il trouva une parade.
"Double personnalité hein ? Tu m'intrigue là.
Et qu’elles sont-elles, si ce n’est pas indiscret ?"

Durant son monologue, Kristen sentit que son professeur ne l'écoutait pas totalement. Elle songea, tout en continuant de parler. Il était vrai que sa vie n'était pas fascinante. Mais il avait quand même demander de lui parler d'elle, la moindre des choses était d'écouter, non ? Mais peut importe, c'était bien comme ça, parce que parler d'elle la gênait. Il devait penser a quelque chose.. ou a quelqu'un. Il était loin de cette plage, en tout cas. Elle souria tout de même, parce qu'il était beau quand il pensait. Il avait l'air de se sentir mal a l'aise. Elle se pinça légèrement les lèvres en terminant.
Il se regardèrent dans les yeux.

- Il y a quelque chose qui ne va pas ? s'inquièta-t-elle.

Puis il prit la parôle.

"Double personnalité hein ? Tu m'intrigue là.
Et qu’elles sont-elles, si ce n’est pas indiscret ?"

Elle ria en haussant les sourcils.

- Ne changez pas de sujet ! Puis les secrets, sont des secrets. J'ai parler, alors a vous, lança-t-elle, déterminée.

Elle le dévisagea, puis plissa le nez. Kristen était un peu perfectionniste sur les bords. Et la mèche rebelle qui retombait sur le front de son professeur la gênait. C'était pas dramatique, mais ça la perturbait. Elle humidifia ses lèvres et tendit les doigts, pour dégager la petite mèche. Une fois fait, elle recula. C'était déplacer en faite.

- Pardon.. c'était.. plus fort que moi.

Adriel était réellement intrigué. Ainsi Kristen, la gentille et discrète étudiante de son cours de sport n’était pas la même une fois à l’extérieur des murs de l’université ? La jeune femme avait réussit à piquer la curiosité du jeune homme et cela n’était pas une mince affaire. Car il en fallait beaucoup pour éveiller la curiosité du jeune homme qui se lassait très facilement de tout et de tout le monde. Voila pourquoi il n’avait encore jamais eu de vraie relation longue avec une femme. Sa plus longue relation ? 3 mois. Un véritable record pour cet homme qui s’ennuyait si facilement.

Mais la parade qu’il avait trouvé pour ne pas parler de lui, n’eut pas plus d’effet que de faire la jeune femme. Un sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. Son rire était frais et agréable, il allait parfaitement avec l’allure général de la jeune femme. Un rire très agréable et léger, un rire adorable. Mais l’heure n’était pas venue de s’extasier sur cette jolie jeune femme et son rire, puisque cette dernière était loin de se lasser avoir par une aussi vaine tentative. Elle semblait vouloir le faire parler et cela le mit quelque peu mal à l’aise. Mais bon il l’avait cherché aussi, c’était lui qui après tout avait lancé l’idée.

Alors, résigné, il allait prendre la parole lorsque qu’il se rendit compte que Kristen le regardait d’une façon plutôt étrange. Elle semblait dérangée par quelque chose, une chose que le jeune homme ne comprenait pas. Avait-elle finalement honte de trainer avec lui ? C’était fort possible puisqu’après tout, ce n’était jamais évident de passer son temps avec un de ses professeurs. Pour l’un comme pour l’autre d’ailleurs. Jamais telle chose n’aurait d’ailleurs dû arriver. Adriel commençait à se laisser avoir par une de ces chimères tant redoutées et cela lui faisait légèrement peur.
Et lorsque qua la délicate main de l’étudiante se rapprocha de sa tête, le cœur du jeune homme s’emballa. Il savait que quelque soit le geste qu’elle ferait, cela serait tout bonnement déplacé. Et pourtant, Adriel n’avait ni la force, ni l’envie d’ailleurs, de la repousser. Ses doigts frôlèrent son front, vinrent s’emparer d’une mèche de cheveux rebelles, pour la replacer correctement. Pendant toute l’opération, le jeune homme avait gardé ses yeux sur la jeune femme, son cœur avait buté furieusement dans sa poitrine. Ben voyons, c’était quoi cette histoire de se mettre dans des états pareils pour une fille, une de ses étudiantes en plus !

La jeune femme s’excusa.

"C’était un geste déplacé Kristen."

Il n’avait pas voulu être méchant, il ne faisait qu’une simple constatation en fait. N’importe quel autre professeur l’aurait vite remise à sa place et c’est ce qu’il voulait lui faire comprendre.

"Je suis avant tout ton professeur. J’aime beaucoup passer du temps avec toi mais tu ne dois jamais l’oublier.
Après, je dois bien avouer que c'est en partie de ma faute tout ça, j'en suis désolé."

Oui après tout, s'il n'avait pas été aussi tactile avec elle, peut êre que cela n'aurais pas eu lieu.

"C’était un geste déplacé Kristen."

La voix du jeune homme résonna dans sa tête. Forcement, c'était inévitable. Elle tourna la tête face a la mer et fixa l'horizon. Ses sentiments étaient vagues. Elle ne savait pas si elle devait se sentir vexée ou fautive. Parce qu'en même temps, c'était lui qui la touchait depuis tout a l'heure.

"Je suis avant tout ton professeur. J’aime beaucoup passer du temps avec toi mais tu ne dois jamais l’oublier.
Après, je dois bien avouer que c'est en partie de ma faute tout ça, j'en suis désolé."

Une réponse insolente et agressive lui démangeait les lèvres. Elle lui aurais bien dit : "Okay, ça va, j'ai compris. On te demande pas si ta grand-mère fait du vélo, la." avant de remballer ses affaires et s'en aller. Mais elle resta muette, parce que l'une des phrase lui avait plus et puis elle avait envie de rester encore avec lui aussi. Elle regardait toujours l'horizon, comme pour montrer qu'elle se fichait éperdument de ce qui était bien ou mal, en lui montrant qu'elle n'écoutait pas un traître mot. Puis quand il termina sa phrase, un silence de quelques secondes s'installa.

Elle tourna la tête et le regarda droit dans les yeux d'un air narquois en disant d'une voix mielleuse :

- Oui Monsieur Cartwright.

Elle ne le quitta pas des yeux en affichant un mince sourire.

Tout était de sa faute. Il le savait parfaitement bien. Et à présent il s’en mordait les doigts.
C’était lui qui n’avait pas arrêté finalement de toucher l’étudiante. Seulement dans son esprit, nulle pensées graveleuses n’étaient associées à ces gestes. Ce qui était stupide finalement puisque n’importe qu’elle personne normale y aurait vu là une invitation à aller plus loin. Il avait été complètement stupide pour avoir cru que rien de tout cela n’aurait pas de conséquences.

Adriel regardait la jeune femme qui avait le regard perdu vers l’étendue de la mer. Il regrettait ses paroles car il sentait que quelque chose avait été à présent brisé. Et il le regrettait vraiment car il aimait beaucoup Kristen et ne voulait pas représenter qu’un simple professeur à ses yeux. C’était une pensée qui ne lui ressemblait pas et pourtant, il était totalement sérieux à ce moment même. L’idée de n’être que le professeur de sport aux yeux de cette fille le débectait réellement et cela lui faisait peur.

Mr Cartwright. Un frisson parcouru le jeune homme. Rah qu’il détestait ces mots ! Qu’ils semblaient grossiers lorsqu’ils sortaient de la bouche de la jolie Kristen ! Le jeune homme fronça les sourcils, soutenant le regard de son étudiante préférée.

"Je n’aime pas quand tu m’appelle comme ça Kristen."

Il s’y était terriblement mal prit et il le savait. Mais pour son excuse, il avait peur de ce qu’il pensait actuellement, peur du fait qu’il ne voyait plus vraiment la jeune femme comme une simple étudiante, peur de ce qu’il avait envie de faire là tout de suite, maintenant. Peur de ces pensées qui ne lui étaient pas habituelles.

Il en savait plus vraiment quoi faire à présent. Ses yeux exprimaient mail aise et colère, tristesse et incompréhension.

"Je suis désolé Kristen, je m’y suis mal prit."

Il avait sans doute remarqué qu'elle était ironique, quand elle s'adressa à lui, puisque sa réaction fut de froncer les sourcils. Elle soutenait toujours son regard. Il pris la parole.

"Je n’aime pas quand tu m’appelle comme ça Kristen."

- Alors je dois vous appeler comment ? souffla-t-elle sans réfléchir.

Elle baissa la tête vers le sable et fit des ronds a l'intérieur. Elle soupira doucement. Il ne savait pas ce qu'il voulait. Il voulait qu'elle n'oublie pas qu'il n'était que son professeur, mais d'un autre sens il ne voulais pas qu'elle l'appelle par son nom. Bon, ok. Elle avait dit ça, pour le taquiner, et dans un sens, il se contredisait tout seul. Et en même temps, c'était ce qu'elle voulait.

"Je suis désolé Kristen, je m’y suis mal prit."

Elle eut la chair de poule. Elle s'en voulait d'avoir toucher ses cheveux, en faite. Parce que si elle n'avait rien fait, ils auraient continués de parler, il aurait parlé de lui, certainement et puis il aurait peut-être continué de toucher son bras.. Elle se mordit la lèvre et leva les yeux.

- Ouais.

Faible comme réponse, mais c'était la seule chose qu'elle avait pu sortir. Elle venait de casser le moment. Elle se sentait coupable, parce qu'elle n'avait pas envie de rejeter la faute sur lui. Le moindre de ses gestes déclenchaient en elle une immense chaleur qui lui parcourait tout le corps. Et elle n'avait aucunement envie qu'il s'arrête. Si il s'en allait, maintenant, elle le comprendrait.. parfaitement. Elle chercha une idée, pour rattraper les choses. Elle se pinça les lèvres. Rien ne lui venait.

Grand dieux mais que se passait-il sur cette foutue plage ? Pourquoi Adriel n’arrivait pas à décoller ses yeux de cette étudiante qui n’en était plus réellement une à ses yeux. Le jeune homme ne comprenait pas. Il savait que là, il aurait du s’excuser et partir, mettre fin à cet après midi qui avait pourtant plutôt bien commencée. Mais il n’y arrivait pas, il ne pouvait pas partir de cette plage, il ne pouvait pas laisser Kristen seule ici. L’idée lui était insupportable. C’était comme s’il était collé à cette plage, s’en pouvoir s’en dégager.

"Appelle moi Adriel, du moins, lorsqu’on est ensemble comme aujourd’hui."

Le jeune homme détourna le regard avant de fermer brièvement les yeux. Sa voix était grave et quelque peu douloureuse, sans qu’Adriel ne sache vraiment pourquoi. Mais ce n’était pas ça qui l’inquiétait. Non, ce qui l’inquiétait c’était que cette phrase, qu’il avait dit sans vraiment y réfléchir, faisait toute lumière sur ce qu’il souhaitait à présent. Il aurait vraiment aimé que cette après midi se renouvelle, il souhaitait réellement qu’il y ai d’autres journées comme celles-ci. Mais cela lui semblait tellement irréel, tellement impossible…

Adriel releva ses genoux jusqu’à lui, posa ses coudes sur ces derniers avant de se prendre la tête dans les mains. Jamais encore il n’avait ressentit cela et ça l’inquiétait tout particulièrement. Il n’était pas un habitué de ces sentiments qui lui prenait au ventre. Il n’avait jamais ressentit un truc pareil d’ailleurs.

"Qu’est-ce qu’il se passe ?"

Il avait murmuré cela pour lui-même mais finalement, cela avait été audible pour la jeune femme aussi. Alors, il la regarda d’un regard piteux, la tête toujours posée dans ses mains.

Elle pensait qu'il partirait sans répondre et elle réfléchissait déjà à la manière dont elle lui demanderait de rester avec elle.

"Appelle moi Adriel, du moins, lorsqu’on est ensemble comme aujourd’hui."

Au départ, Kristen, pensait que c'était son imagination qui lui faisait un tour. Qu'elle avait tellement souhaiter qu'il prononce cette phrase, que son esprit avait décider de lui faire plaisir et qu'après viendrait la réalité massacrante, ou il se lèverait, prendrait sa planche et regagnerais sa voiture pour rentrer chez lui, en l'ignorant. Mais c'était bien vrai, il l'avait dit. Elle n'en cru pas ses oreilles. Adriel. Bien sûre qu'elle savait comment il s'appelait. Depuis son arrivée, elle s'était renseignée sur son sujet. Un peu pisteuse, la Kristen. Mais les sentiments peuvent nous guider et nous faire faire n'importe quoi, pas vrai ?

Il sembla regretter. Il se replia sur lui même, comme pour se renfermé. Il l'avait dit, mais son ton était plus froid que le marbre. Il n'avait pas réfléchis. Sa phrase était sortit aussi spontanément que sa question a elle, juste avant. Il semblait regretter et la phrase lui fit beaucoup moins d'effet. Soit il la pensait et il s'en voulais de penser ça, soit il l'avait dit, simplement pour faire plaisir a la jeune femme.

La première hypothèse sonnait avec ce que pensait et ce que souhaitait Kristen. Il avait envie de rester avec elle. De sympathiser. Mais il est interdit pour un élève de fréquenter son professeur et étant attaché a son métier, il mettait toute sa carrière en danger, seulement pour elle. Les sentiments font bel et bien faire n'importe quoi. Elle était flattée dans un sens. Mais elle se sentait encore plus coupable dans un autre.

Elle comprit que son comportement était parfaitement égoïste, de ne pas avoir tout de suite penser à ça. Elle comprit maintenant pourquoi s'était une grave erreur, tous ces gestes.

"Qu’est-ce qu’il se passe ?"

Elle le regarda.

- Je ne sais pas. Mais si le fait que l'on se voit en dehors des cours vous gêne pour votre place dans l'Université, on peux éviter de faire des dégâts et...

Elle avait dit ça, a contrecoeur. Elle ne préférait même pas terminer. Même si elle n'avait pas envie de mettre fin a tout ça, elle se disait que si Adriel se faisait renvoyer par sa faute, elle ne s'en remettrais pas. Elle préférait qu'il conserve sa place, quitte a ne plus passer du temps avec elle. Au moins, elle pourrait continuer a le voir toutes les semaines. Elle se pinça les lèvres. Même si elle aimait ce qui était interdit, elle se stoppa net dans ses désirs. Et elle se rendit compte que ce qu'elle ressentait pour lui était vraiment très fort. Elle en avait presque peur. A moins qu'il n'ai une meilleure solution, c'était la seule qu'elle voyait et qui apportait moins de risques, pour tout les deux.

Il était intéressant de voir comme une situation pouvait changer du tout au tout. Comme la façon que l’on a de voir quelqu’un peut changer aussi rapidement.

Lorsqu’il regardait Kristen, le jeune homme en oubliait qu’elle était étudiante à son cour de sport. Il en oubliait qu’il avait presque dix ans de plus qu’elle. Oui, il oubliait tout cela, sans se forcer. La présence de la jeune femme à ses côtés avait vraiment quelque de naturel, d’évident. Et ce n’était pas son cœur qui contredirait son esprit.

Adriel continuait de fixer la jeune femme. Son cœur rata un battement lorsqu’elle émit l’idée que finalement mieux valait qu’ils ne se voient plus en dehors des cours. Son cœur s’emballa alors comme s’il désirait faire part de son mécontentement. Non, cette idée ne lui allait pas du tout, le jeune homme n’imaginait plus vraiment à présent devoir cantonner ses relations avec la jeune femme à de strictes relations professionnelles. Enfin, des relations professeurs-étudiante en tout cas.
Là, tout de suite, il n’avait qu’une envie, la prendre dans ses bras. Mais son cœur et son esprit étaient encore pleins de contradictions. Certes, son emplois comptait énormément pour lui, il n’imaginait pas si vie sans ce métier, sans sa passion. Car c’était bien plus qu’un métier, c’était une véritable passion pour Adriel et il savait qu’il ne pourrait être bien dans sa vie sans cela. Mais à côté de ça, il y avait cette chose au fond de son estomac, cette chose qu’il ne comprenait pas, qui était pourtant bien là.

Le jeune homme regarda à son tour la mer, un air s’approchant du désespoir et de l’incompréhension se dessinait sur son visage. Que faire ?

"C’est ce que tu voudrais qu’il se passe ?"

Il suffisait d’un mot de la jeune femme pour que ceci s’arrête. Au moins, Adriel arrêterait de se poser toutes ces questions. Même si cela risquait de lui faire beaucoup de peine.

Elle s'attendait a avoir son avis. Ou qu'il propose quelque chose. Mais il n'en était rien. Il resta muet, le visage, face a la mer. Elle fit la même chose pendant quelques instant. Elle s'attendait a n'importe quoi venant de sa part. Elle redoutait ce qu'il allait dire, néanmoins. Et elle avait toujours la peur au ventre qu'il s'en aille. Elle ne tourna pas tout de suite la tête vers lui.

"C’est ce que tu voudrais qu’il se passe ?"

Son coeur se serra. C'était LA question. Il voulais dire par la : Tout dépend de toi.
C'était injuste. Un choix, cruel et injuste. Elle n'avait pas le droit d'être égoïste. Elle devait répondre, c'était obligé. Il fallait trancher, mais elle n'avait pas la force de le faire. Les deux possibilités qui se construisaient dans sa tête, ne lui convenait pas.

- Si ça ne tenait qu'a moi, non. Mais je ne crois pas que ce soit a moi de décider ça, alors..

Elle baissa la tête. Elle ne savait même plus quoi dire. Pourquoi est-ce qu'il avait demander, ça ? Plutôt que de lui demander son avis, pourquoi est-ce qu'il n'avait pas simplement dit son point de vue ? Comme si elle avait le choix, de toute façon. Si elle voulais lui donner une réponse qui en vaille le coup, elle devait avouer ce qu'elle ressentait. Mais tout était floue, tout c'était dérouler si rapidement. Tout ce mêlait dans sa tête. Elle était perdue.

Elle n'osait même plus le regarder. Des bouffées de chaleur lui enivrait le corps. Elle était terriblement mal a l'aise. Une brise lui balaya le dos et fit onduler ses cheveux encore un peu humide, elle frissonna.