Hésitations (River).

River vint rejoindre Mary pendant qu'elle faisait la vaisselle afin de l'aider. Tout fut rapidement finit, tout fut rangé à sa place. Tout cela paraissait très naturel et pourtant, ça ne l'était pas du tout. Ce n'était pas du tout normal pour les deux jeunes gens de paraitre comme un couple normal. D'ailleurs en étaient-ils un? Non, la jeune femme refusait d'appeler la relation qu'ils entretenaient ainsi. Et elle refusait de se poser toujours plus de question pour le moment. Elle verrait au fur et à mesure et les choses s'imposeront d'elles même.
Mary se retourna complètement face au jeune homme quand la voix de ce dernier résonna dans la cuisine. Un air intrigué se peignait sur son visage. Que voulait-il lui montrer? Mary s'appuya contre le plan de travail, toujours en fixant River. Elle répondit à son sourire malicieux par un regard qui en disait long. La jeune femme ne savait pas trop à quoi s'attendre de la part du jeune homme. Après ce qui s'était passé ce matin, elle pensait que tout et n'importe quoi pouvait se passer. Mary eu un léger frisson en repensant à la scène de ce matin. Et s'il ne l'avait pas reconnu? Elle n'aurait jamais eu l'occasion de déguster ce super repas en sa compagnie...
La jeune femme se rapprocha du jeune homme, ses yeux toujours dans les siens.

"Que veux-tu me montrer?"

Mary croisa ses bras sur sa poitrine. Sa curiosité était à nouveau mise à rude épreuve. Elle attendit donc patiemment que le jeune homme lui dévoile enfin son secret...

River fit signe à Mary de le suivre, ce que fit docilement cette dernière. Elle le suivait, les yeux fixant son dos, comme si elle pouvait lire en lui, lire ce qu'il lui réservait. La jeune femme oscillait entre la curiosité et l'inquiétude. Qu'est-ce que River voulait lui montrer? Depuis l'épisode du revolver, Mary se montrait méfiante pratiquement à chaque fois. C'était inutile et idiot, elle faisait confiance à River mais au fond d'elle, une petite voix ne pouvait s'empêcher de lui murmurer des mots inquiétants. Son ventre se tordait inutilement en elle et la jeune femme plaqua une main sur son ventre histoire de calmer ses inquiétudes idiotes.

Leurs pas les menèrent devant une porte que Mary n'avait jamais vu auparavant. River marqua un temps d'arrêt avant de se retourner vers la jeune femme, comme si le jeune homme était à la recherche d'un peu de courage. Répondant à son regard, la jeune femme lui adressa un petit sourire chaleureux en signe d'encouragement. Enfin, le jeune homme tourna la poignée et la porte s'ouvrit...

Mary s'était certainement attendue à tout sauf à cela. La porte s'était ouverte sur une vaste pièce très lumineuse grâce aux deux baies vitrées qui prenaient carrément la place de deux murs entiers. La jeune femme pénétra à l'intérieur de la pièce, ses yeux grands ouverts. Un magnifique piano à queue blanc trônait sur le côté. Mary se dirigea vers l'instrument et le caressa du bout des doigts. Puis, tournant la tête, elle découvrit deux guitares, une électrique et une guitare sèche. La jeune femme s'essaya sur le petit banc qui faisait face au clavier du piano, tout en observant la pièce avec de grand yeux fascinés. Car oui c'était bien cela qu'elle ressentait en cet instant même, de la fascination face à cette pièce qui révélait une face cachée et indétectable de la personnalité du jeune homme.

River... Je ne te connaissais pas cette passion pour la musique...

Et en même temps, que savait-elle de cet homme qu'elle n'avait vu que trois fois dans sa vie? Que savait-elle réellement sur lui? Le visage de Mary se referma alors légèrement. Il lui restait tellement de choses à découvrir encore sur cet être mystérieux chez qui elle était, cet être mystérieux dont elle était tombée sans vraiment trop le vouloir, amoureuse...

Les yeux de Mary se posèrent alors sur le meuble qui était le dernier endroit qu'elle n'avait pas examiné. Se levant, la jeune femme se dirigea vers ce meuble et regarda avec attention les photos et les écrits qui y étaient disposés. Sur les photos, des gens qui avaient tous plus ou moins un air de ressemblance avec River. Surtout cet homme là, dont le regard reflétait celui du jeune homme. Mary finit par lire les écrits qui ressemblaient à des poèmes ou des chansons. Les paroles étaient très belles en tout cas, remplies d'émotion.

La jeune femme se tourna vers le jeune homme qui était resté dans l'embrasure de la porte. Elle marqua un temps de pause, examinant River avec des yeux nouveaux. C'était comme si cette pièce avait été là pour lui faire comprendre qui était réellement River. Elle ne doutait détenir à présent la vérité sur le jeune homme...

Ces personnes font partie de ta famille? Est-ce ton père? dit-elle en désignant l'homme au regard semblable au jeune homme.

Seule au milieu de la pièce, Mary écoutait River lui parler de ces personnes qui étaient sur les photos. Cette pièce lui faisait une impression bizarre, comme si elle découvrait pour de vrai le jeune homme. Comme si elle venait de rentrer dans sa famille, dans son esprit, dans sa vie. C’était nouveau pour elle, elle sentait comme une aura de secret flotter autour de cette pièce et cela ne faisait que multiplier les interrogations qui lui passait dans la tête.

Quel effet cela faisait de perdre son meilleur ami ? Mary ne connaissait pas cette peine et espérait ne jamais la connaître. Elle tenait tellement à Ruby quelle n’était vraiment pas sur de se remettre un jour si elle devait le perdre. Enfin actuellement c’était mal partit mais bon…
La jeune femme s’assombrit subitement à cette pensée. Elle savait ce que c’était de perdre un parent, elle avait perdu sa mère jeune, n’avait jamais connu son père. Ruby s’avérait être la seule famille qui lui restait finalement…

Puis le jeune homme reprit la parole. Ses mots sonnèrent d’une drôle de façon à l’oreille de Mary. Pas comme une menace mais quelque chose de presque semblable. La jeune femme se retourna alors vers River, qui venait vers elle. Elle vint à sa rencontre, leurs corps n’étaient plus séparés que de quelques centimètres. Elle le regarda droit dans les yeux avant de prendre la parole.

« Il est évident que je en dirais jamais rien à personne sur cette pièce. A qui veux-tu que j’en parle de toute façon ? »

Oui après tout, à qui voulait-il qu’elle en parle ? Elle ne connaissait pas ses amis et elle-même n’avait parlé à personne du fait qu’elle voyait le jeune homme. Ou presque. Mary s’assombrit à nouveau à cette pensée.

« Merci de m’avoir montré cette pièce River. »

Elle se doutait que cela n'avait pas du être facile pour le jeune homme.


[Désolée, désolée pour el retard River :S]

Le jeune homme s’était approché de Mary. Il paraissait pensif, inquiet, voir perdu. La jeune femme se posa à nouveau de nombreuses questions quand à ce changement de comportement. Etait-ce le fait d’avoir ouvert cette pièce qui tourmentait River ? Non sûrement pas. Mary ne comprenait pas cet air soucieux qui se peignait sur son visage, n’avait-il donc aucune confiance en elle ? Mary était très douée pour garder des secrets car elle n’aimait pas être trahie et ne trahirait donc pour rien au monde les gens qu’elle aimait. Elle aurait voulu le lui faire comprendre mais comment aurait-elle pu ? Ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps non plus, c’était la première fois que leur confiance mutuelle était mise à l’épreuve. Epreuve, que la jeune femme ferait tout pour gagner.

River posa sa main sur la joue de la jeune femme, qui le regardait, scrutait même son visage, à la recherche d’un quelconque indice sur ce changement d’expression. Sa main était douce et agréable au contact de sa peau. Les yeux perdus du jeune homme regardaient Mary, qui se sentit gênée par un tel regard. Un regard si différent de ceux dont elle avait l’habitude. Il semblait inquiet par une idée quelconque, une idée qu’aurait beaucoup aimé connaître Mary.
Puis, River déposa un baiser sur le front de la jeune femme.

Cette dernière le regarda droit dans les yeux avant de se mettre sur la pointe des pieds, afin de l’embrasser. Un baiser court, qui avait un goût quelque peu changé. Ce n’était certainement qu’une impression, mais quelque chose semblait clocher.
La jeune femme se rapprocha de River et le prit dans ses bras, enveloppant ses épaules de ses bras. Elle le sera bien fort contre elle, avant de lui poser une question qui lui restait dans la tête. Elle murmura au creux de son oreille :

« A quoi penses-tu River ? »

Mary sentit contre elle le corps rigide de River, qui semblait stressé à cet instant précis. Mais pourquoi, ce n'était pourtant pas la première fois qu’elle le serrait dans ses bras. La jeune femme devina alors que le jeune homme devait avoir l’esprit bien tourmenté pour ne pas se laisser aller. Mais bientôt, Mary sentit les mains du jeune homme dans on dos et ferma les yeux. Enfin. Il se décontractait. Etait-ce le fait d’être dans cette pièce qui le faisait paraître autre ? Peut être que la présence de la jeune femme dans cette pièce n’était pas une si bonne idée si cela évoquait toute sorte de tourments dans l’esprit de River. Mary savait qu’il était parfois dangereux de trop réfléchir.

Puis la voix du jeune homme s’éleva dans les airs et fit rouvrir les yeux de Mary. Que se passe-t-il entre nous ? Que se passe-t-il entre nous ? La question du jeune homme résonnait dans sa tête, au fur et à mesure que son cœur s’emballait. Ainsi le moment était venu de mettre des mots sur des sentiments. Mais comment faire ? Mary avait du mal à parler de ses sentiments et ce n’était certainement pas maintenant qu’elle arriverait à définir précisément ce qu’elle ressentait. Et puis, la jeune femme ne savait pas si elle pouvait réellement dire au jeune homme ce qu’elle ressentait pour lui. Elle repensait à leur rencontre dans cette rue alors que River était en compagnie de ses amis, de la discussion qui s’en était suivit, de la façon d’on il lui avait parlé. Mary ne voulait pas révéler ses sentiments, si t’en est qu’elle mette le doigt dessus, à un homme qui pourrait à nouveau la blesser. Elle ne le supporterait pas.

Alors, écartant légèrement le haut de son buste de celui du jeune homme, dénouant ses bras autour de ses épaules, elle plaça ses deux mains sur le visage de River et planta ses prunelles dans les siennes. Que faire, que dire ?

« Si je te dit ce qu’il se passe en moi, jamais plus tu ne me feras du mal, comme cette fois dans cette rue, le jour où je t’ai rencontré avec tes amis ? »

Puis sans attendre la réponse du jeune homme, elle le reprit dans ses bras, le serra un peu plus fort encore. Elle savait mais ne faisait que se voiler la face. A présent, elle ne pouvait pas ne lui dire.
Alors, le cœur battant, elle se mit sur la pointe des pieds, pour que ses lèvres finissent par chatouiller l’oreille du jeune homme. Après une courte pause, elle lui murmura :

« Parce que je crois bien que je t’aime. »

L'atmosphère de la salle était étrange, comme si elle était tendu, mais elle semblait plutôt prête à recevoir les confessions du jeune homme qui lui n'était pas prêt à les faires. Mary le touchait sans cesse et c'était tellement bon. Il se sentait unique et elle lui faisait oublier toute la cruauté qu'il pouvait avoir commis, cet homme qu'il avait tué, tous ces gens qu'il avait fournis en drogue. Pourtant, cet homme c'était bien lui et l'homme qu'il était avec Mary était aussi lui.
Il savait que ça question venait de déstabiliser Mary, car il commençait à la connaître et c'est ça qui lui faisait peur.
River n'avait jamais fréquenté une femme au point de connaître ce qu'elle aime manger ou comment elle aimait se coller sur son homme la nuit.

Ce sont les mots, si bien murmuré qui arriva à l'oreille de River.Son coeur se contractait rapidement, il ferma ses yeux . . . Une femme venait de lui dire qu'elle croyait l'aimer et ce n'était pas n'importe quelle femme, car en plus il avait laissé la chance à une femme de lui dire ce qu'elle ressentait.

Doucement, River se défit de Mary la regardant un instant. Il savait trop qu'elle pensait qu'il ne voulait pas qu'elle l'aime et pourtant . . .

« Assied-toi là . . . »

Il lui montra le banc du piano. Il se dirigea vers le gros système de son qui était dans un coin de la pièce. Il y mit un CD dans le lecteur et se mit à compter. En fait, River se sentait enfin près à lui dédier la chanson qu'il avait écrire juste pour elle. Et ce CD était le montage de tous les autres instruments, omis le piano, que River avait besoin pour faire la chanson. Ainsi, avec la puissance du système de son, Mary aurait l'impression d'être à un concert où le chanteur lui dédie une chanson, sauf que là, elle est assise sur le même banc que le chanteur.

River compta 10 secondes, le temps d'aller s'assoir et là, le CD commençait et River aussi . . .

musique

River y mettait tout son âme dans cette chansons, ayant les yeux fermé la plupart du temps puis doucement, la chanson se termina et il ouvrit les yeux, regardant droit devant pour finalement regarder Mary . . .

Je t’aime. Une phrase si simple mais qui signifie tellement de choses. Une phrase si belle et pourtant si difficile à dire. Une phrase, que jamais Mary n’avait dit auparavant, sauf peut être à sa mère. Mais lorsqu’il s’agissait de garçon, la jeune femme ne se souvenait pas avoir jamais dit cela à quiconque. Et elle ne se souvenait d’ailleurs pas d’avoir déjà ressentit quelque chose d’aussi fort, que ce qu’elle ressentait pour River. Une sensation qui lui faisait parfois peur. Peur du rejet, peur de que ses sentiments ne soient pas partagés, peur d’être brisée par un sentiment si peu maitrisé.
Mais elle avait comprit ce que souhaitait le jeune homme par sa question. Il est vrai que la question des sentiments n’avait jamais été posée entre eux et pourtant, elle semblait plus que logique.

Si la jeune femme avait révélée le fond de sa pensée, le jeune homme lui restait désespérément silencieux, au grand dam de Mary qui commençait à croire que c’était une bien mauvaise idée. Qui ne savait pas que les hommes prenaient peur à l’évocation de ce terrible mot qu’est l’ « Amour ». Mary savait qu’il était synonyme d’engagement et que cela faisait fuir les hommes. Pourtant, la jeune femme ne demandait rien, sauf peut être un peu de gentillesse et d’amour. Elle ne demandait pas forcément l’éternité, mais juste de quoi vivre heureuse quelques temps.

Le jeune homme brisa finalement l’étreinte avant de regarder la jeune femme. Cette dernière n’osait affronter son regard, de peur d’y lire des choses qui ne pouvaient qu’êtres mauvaises. Puis sa voix s’éleva dans les airs et Mary obéit docilement au jeune homme en allant s’assoir sur le banc du piano. La jeune femme le regarda du coin de l’œil, il s’agitait autour de son matériel sonore, comme s’il s’apprêtait à chanter quelque chose. La jeune femme attendait patiemment de voir où le jeune homme voulait ne venir, le cœur battant beaucoup trop vite. Et puis River vint finalement la rejoindre sur le banc du piano.
Et là, il se mit à chanter.
Et là, les tripes de Mary se serrèrent.

La voix du jeune homme était d’une justesse pratiquement insoupçonnable lorsqu’on le voyait ainsi. La mélodie était d’une grande beauté, ce genre de musique qui vous fait pleurer instantanément. Mais c’était surtout les paroles qui finirent par émouvoir la jeune femme. Elles étaient en anglais, Mary ne comprit donc pas tout parfaitement, son niveau dans cette langue n’étant pas des plus fabuleux. Mais elle comprit parfaitement le sens profond de ses paroles. Message qu’elle n’aurait jamais cru de la part de River. Comme si l’homme qui ne pouvait ouvrir son cœur, lui faisait comprendre ce qu’il ressentait en chanson. Les yeux humides, la jeune femme ne fit pas un geste, jusqu’à ce que la chanson finisse.

Alors, elle croisa le regard de l’homme qu’elle aimait. Plantant fermement ses prunelles dans les siennes, laissant le silence les envelopper. Mary n’arrivait pas à parler. Elle ne pouvait pas, une énorme boule était coincée dans sa gorge, elle ne pouvait émettre le moindre son.
Pourtant, il fallait rompre ce silence pesant.

« River… »

Une larme coula sur une joue de la jeune femme. C’était à prévoir. Elle était trop sentimentale. C’est fou comme quelques simples mots peuvent vous troubler.
Alors, pourquoi parler lorsque finalement les mots n’expriment plus rien ?

Mary se pencha alors vers River et posa ses mains sur le banc, elle embrassa furtivement le jeune homme avant de reposer à nouveau son regard dans le sien.

C’était pour ainsi dire le moment parfait. Jamais, ô grand jamais, quelqu’un n’avait dédié ne serait-ce qu’un poème à la jeune femme, qui en était encore toute retournée. Parce que ce n’était pas n’importe quelle chanson, ce n’était pas n’importe quel homme qui la lui chantait. Divinement d’ailleurs. Non, c’était River qui chantait sa chanson, leur chanson à eux. Et ça finalement, ça valait tous les discourt au monde, tous ces mots que finalement on ne pensait jamais vraiment.

Après avoir déposé un rapide baiser sur les lèvres du jeune homme, Mary s’était redressée, plantant ses prunelles dans celles de River. Le contact de sa main essuyant une larme sur sa joue, apporta à la jeune femme une nouvelle sensation. Une sensation nouvelle, douloureusement agréable.
Puis River se leva, arpenta la pièce, faisant les cents pas. Nulle colère ne se lisait sur son beau visage, juste une préoccupation étrange. Il réfléchissait, semblait peser ses mots, préparer un discourt parfait.
Ses premiers mots eurent raison du cœur de la jeune femme. Je t’aime. Mis à part sa mère, on ne le lui avait jamais dit. Et certainement pas un homme ! Tout cela était nouveau pour elle et franchement déstabilisant. Oui elle était déjà sortie avec d’autres hommes, mais jamais elle n’avait réellement aimé. C’était un fait.
River poursuivit son discourt et la jeune femme fut étonnée. Voici que l’homme se dévoilait, du moins en partie. Il semblait vider son sac, comme on confesse un secret beaucoup trop pesant pour nos frêles épaules. Le voici qui parlait d’avenir, de luxe, d’enfants ! Mary n’avait jamais réfléchit à ce genre de choses. Elle était le genre de femme qui ne s’imaginait pas le futur. Elle aimait River certes, mais jamais elle n’avait pensé à avoir des enfants avec lui. Elle n’était même pas certaine d’en vouloir en fait, elle fut donc étonnée de voir le jeune homme en parler.
Il restait toutefois bien mystérieux, titillant la curiosité de la jeune femme par ses dires. Elle se doutait que se n’était pas un homme parfait car après tout, la perfection n’existe pas. Toutefois, elle avait l’intime conviction que se dires ne faisaient pas référence à d’éventuels défauts mais à quelque chose de finalement bien plus important et dangereux. Une véritable impression de danger se dégageait de cet homme lorsqu’il parlait ainsi. Alors non, elle ne poserait pas plus de question, non pour lui prouver son amour, mais bien parce que finalement, cela ne valait pas le coup d’en savoir plus.
River se tu enfin, laissant la pièce dans un silence profond. Mary réfléchissait. Accepterait-elle de ne pas pouvoir se promener au bras du jeune homme dans la rue ? Bien sur. Du moment qu’il ne l’envoi pas balader lorsqu’ils se croiseraient dans la rue… L’amour du jeune homme était plus important que le reste.

Alors la jeune femme se leva, triturant ses ongles, tout en se dirigeant vers le jeune homme. Elle s’arrêta tout près de lui, avant de lever les yeux pour rencontrer son regard.
Alors, elle répondit à ses interrogations.

« Je ne veux pas d’un mec parfait River. Je ne te parle pas non plus d’enfants. Je ne suis pas avec toi pour tes biens matériels. Je te veux toi et si pour cela je dois me passer de promenades à ton bras, alors soit. Je ne te poserais aucune question puisque tu le souhaite ainsi.
Je me fiche de tout ça, moi je veux juste être avec toi. »

Mary se tenait à présent debout devant le jeune homme, leurs deux corps séparés d’une bonne distance, comme si les révélations qu’ils venaient de faire les empêchaient à présent d’être réunis physiquement. La jeune femme n’osait poser ses yeux sur le jeune homme, elle se triturait les ongles, seule preuve flagrante de son stress. Et des innombrables questions qu’elle rêvait de lui poser.

Car si elle lui avait promit de ne plus jamais poser de question sur quoi que ce soit qui concernait River, Mary ne pouvait s’empêcher d’en formuler dans sa tête. Elles étaient toutes là, au bord de ses lèvres, prêtes à jaillir dès la moindre ouverture de la bouche de la jeune femme.
Ainsi, il prévoyait de rentrer tard. D’accord. Ainsi, ils ne pourraient se comporter en amoureux dans la rue. D’accord. Mais pourquoi donc voyons ?! La jeune femme mourait d’envie d’en savoir plus mais elle avait fait une promesse et elle allait essayer de s’y tenir. Du moment qu’il ne trompait pas, tout irait bien. Car il n’y a rien de pire que de sortir avec un mec menteur et trompeur n’est-ce pas ?

La voix de River résonna à nouveau dans la pièce et Mary leva les yeux sur lui. Elle lui obéit aussitôt, se précipitant dans ses bras, comme une enfant qui aurait attendu toute une année pour se blottir dans les bras du père noël. La sensation en était réellement identique, le contact de la peau, du corps du jeune homme lui étaient rassurant. Elle se sentait tellement protégée avec lui, comme jamais encore auparavant. Toutefois, elle ne savait pas très bien pourquoi.
Enroulant à nouveau ses bras autour de la taille du jeune homme, elle plongea sa tête sur son torse musclé. S’il n’y avait eu qu’elle, elle ne l’aurait plus jamais lâché. Car une petite voix dans sa tête lui disait que ce bonheur ne pouvait qu’être éphémère, que tout cela n’allait forcément pas durer. Oui, Mary était de ces personnes qui étaient convaincues que les instants de bonheur ne durent jamais et que, comme si on voulait nous punir de quelque chose, un immense malheur ne peut que s’abattre sur les êtres heureux par la suite.

La jeune femme le va la tête pour regarder le jeune homme. Levant une main, elle caressa sa joue avant de se hisser sur la pointe des pieds. Hésitante, ses lèvres restèrent quelques instants à frôler celles du jeune homme. Puis enfin, elles s’entrechoquèrent en un baiser.

Le baiser ne dura pas, à peine commencé qu’il fut bisé. Qu’importe, Mary ne poserait plus de question, comme River en avait émit le souhait. Ce n’était pas faute d’en avoir envie mais finalement, ce qui lui importait le plus, c’était de savoir que River l’aimait et rien que pour cela, elle pouvait arrêter de poser toutes les questions du monde.
Alors elle se contenta de coller sa tête sur son torse, appréciant le contact de son corps contre le sien, de ses bras autour de ses épaules.

Puis la voix du jeune homme se fit de nouveau entendre. Mary releva alors la tête, regarda le jeune homme avant de regarder par la grande baie vitrée. La pénombre commençait à embrasser la ville, enveloppant dans ses voluptés les bâtiments et la population de Trivialle. Heureusement que c’était un jour férié, qu’elle ne travaillait pas car sinon elle aurait encore eut des comptes à rendre à Ruby. Et vu comment ça c’était passé la dernière fois, la jeune femme ne voulait pas avoir à subir ça de nouveau. D’ailleurs, rien que d’y penser, la jeune femme frissonna doucement dans les bras forts de son River. Ce dernier s’excusait, ce qui fit sourire la jeune femme.

Se détachant de l’étreinte du jeune homme, elle reprit la parole.

« Ne t’excuse pas River, nous n’allons pas épiloguer sur ce sujet toute la journée de toute façon. »

La jeune femme lui tourna le dos pour se rapprocher de la baie vitrée, tout en croisant les bras sur sa poitrine. Elle aimait le moment de la journée où, la pénombre commençant à arriver, les lumières de la ville commençaient à s’allumer, illuminant les intérieurs des familles, ne laissant ainsi plus de place au secret et aux cachoteries. Et puis c’était tellement la nuit, lorsque tout était illuminé !

Mary soupira. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle souhaitait faire à présent. Elle savait juste qu’elle voulait rester encore un peu avec le jeune homme mais aussi que demain, il lui faudrait travailler et donc ne pas rentrer trop tard.
Alors elle se tourna vers River et se mit à lui sourire.

« Que me proposes-tu ? Si tu n’a rien à faire ce soir, je passerais bien la soirée avec toi. »

Mary attendit la réaction de River qui d'ailleurs, ne se fit pas tellement attendre. Les bras toujours croisés, elle le regarda se rapprocher lentement vers elle, les yeux fermés. Au départ, elle cru qu'il avait fermé les yeux car l'idée lancée par la jeune femme ne lui convenait pas. Il devait avoir des choses à faire mais comme elle lui avait donné sa parole, elle ne poserait aucune question. Toutefois, la jeune femme allait vite se rendre compte que finalement, tout cela était faux.

Le corps du jeune homme était à présent si proche de celui de la jeune femme, qu'ils se touchaient presque. La main de River vint se faufiler sous son t-shirt, sans que Mary ne fasse quoi que ce soit pour l'arrêter. Elle sentit les doigts du jeune homme se promener sur sa peau, doucement, entament de très agréables caresses. La brunette ferma les yeux afin d'apprécier pleinement ces tendres caresses.

Puis, ne s'y attendant pas le moins du monde, Mary se sentit soulevée et ouvrit les yeux sous l'effet de cette action peu habituelle. Elle se retrouva dans les bras de l'homme qu'elle aime, porté par la force de ses bras. Elle planta son regard dans celui du beau jeune homme, un regard qui voulait exprimer tous les sentiments que chacun avaient l'un envers l'autre. Mary aimait River et il était bon de savoir que le sentiment était réciproque et que le jeune homme l'aimait aussi. Son cœur se mit à battre alors que River marchait, l'emmenant dans une autre pièce, tandis qu'elle fixait toujours ses prunelles, ces yeux qu'elle aimait tant. Cet homme l'aimait et c'était tout simplement magique.

River s'assit sur le divan du salon et entreprit de baiser le cou de la jeune domestique. De petits baisers chauds et agréables qui ne tardèrent pas à réveiller le désir de la jeune femme, qui ferma alors les yeux. Elle laissa les mains du jeune homme explorer une nouvelle fois son corps, alors qu'elle entreprit d'en faire de même. Elle posa une main sur la joue du jeune homme, descendant lentement, en une longue caresse vers son torse, soulevant son t-shirt pour mieux le sentir. La voix suave du jeune homme la ramena à la réalité. Voix suave et décidément, terriblement attirante.

Mary rouvrit les yeux, fixa un instant le jeune homme avant d'avancer doucement, très lentement ses lèvres vers celle de l'homme qu'elle aimait. Elle marqua une courte pause alors que sa bouche frôlait doucement la sienne avant de finalement, l'embrasser tendrement. La jeune femme entreprit de s'assoir sur les genoux de son homme, tenant le visage de ce dernier de ses deux mains, positionnées en coupelle. Ses mains se baladèrent un peu partout sur son torse, avant d'enlever cet inutile t-shirt qui finalement empêchait de mener à bien ses caresses. Le jeune homme se laissa faire, semblait apprécier le moment.

Il en fallait pas toutefois que la jeune femme oublie de rentrer chez elle pour sa journée de travail du lendemain.