Cemetery Drive.

So lovely Toy Messages : 1483 Date d'inscription : 15/08/2008 Age : 36

Mary marchait lentement, un bouquet de lilas dans la main. La chaleur était étouffante, le soleil brillait fort. Mary portait à son poignet un bracelet d'argent et de strass, dernier cadeau de sa défunte mère. Prudement, Mary marcha entre les tombes, regardant les noms et les âges des gens entèrrés sous ses pieds.
Elle atteinds bientôt son but: la pierre tombale rose, au bout de l'allée 8. Mary releva ses lunettes de soleil et s'agenouilla dans l'herbe épaisse, en face de la tombe rose. Y était inscrit en lettres dorée un nom: Loreta Latoya. C'était la mère de Mary qui reposait là, depuis maintenant 7 longues années.

"Bonjour maman.", murmura Mary en posant le bouquet sur le tombeau.

Mary soupira. Cela avait beau faire 7 ans, la douleur était toujours présente. Sa mère avait succombé à une tumeur au cerveau. La chimio-thérapie n'avait rien pû faire, la tumeur avait été fulgurante. Finalement, si les Sheperd n'avait pas été si gentils avec elle, elle n'aurais eu plus personne à la mort de sa mère. Ni nul part où aller.
Mary sentit des larmes monter à ses yeux. Cela lui était pénible de venir ici mais elle voulait honorer la mémoire de sa mère. Si elle ne s'en chargait pas, qui le ferait? Elle prit un mouchoir dans son sac et essuya les larmes qui perlaient déja sur ses joues.
Après un long moment de receuillement, elle murmura un au revoir à sa mère et se releva. Embrassant ses doigts, elle déposa un baiser sur la tombe de sa mére et détourna son regard. Elle remit ses lunettes de soleil et s'eloigna lentement.

C'est en sortant de l'allée que quelqu'un l'interpella...

Elizabeth était accroupie, devant la tombe de sa mère. Alice Girardot, indiquait celle-ci. La jeune fille venait une fois par mois, apporter de nouvelles fleurs, enlever celles qui étaient fanées. Elle n'était jamais triste en venant ici, seul un étrange sentiment de manque l'habitait. Certes, cette femme était sa mère, mais Elie n'avait jamais pu la connaître malheureusement, ou du moins, pas pendant plus que ses deux premières années. & à vingt ans, comment se rappeler d'un souvenir vieux de dix-huit ans ? Son père n'avait jamais voulu lui parler d'elle. Au fond, Alice Girardot n'était... qu'une inconnue. Mais Elie ne voulait pas salir sa mémoire, comme osait le faire son père. Elle regrettait qu'il n'ait pas choisi un plus joli cimetière, & qu'il n'ait pas déboursé plus d'argent pour son enterrement, lui qui était si riche. Ce cimetière était vraiment glauque, assez sinistre, & la chaleur qui y régnait à cet instant précis n'arrangeait rien. Venant de faire son geste mensuel, elle esquissa un sourire presque ému, & se leva.
Elle portait un bonnet en laine gris, qui lui tenait beaucoup trop chaud, avec ce soleil qui tapait si fort. Elle portait des lunettes de soleil Chanel, offertes par son père deux ans auparavant. Elle les portait uniquement pour se protéger les yeux, & non pour avoir un quelconque "look branché". De toute façon, n'importe quelle fille lui aurait dit que ses lunettes était "démodées", à présent. Elle était vêtue d'une chemise d'homme blanche à carreaux bleus, volée à son père, & portée sur un jean, bien trop vieux. Elle ne soignait pas particulièrement sa façon de s'habiller, prenant à peu près ce qui lui passait sous la main, tant que ce n'était pas complètement dépareillé, ou trop criard.
Soudain, elle entendit une voix d'homme, qui interpellait quelqu'un. Elle se retourna, & aperçut un homme, s'approchant d'une jeune femme, seule, tout comme elle. Elle n'entendait pas ce que l'homme lui disait, mais il semblait pressant, comme si il lui faisait des avances, & son interlocutrice ne semblait absolument pas rassurée. Consciente de faire un acte de sauvetage, Elie s'approcha doucement, & put saisir quelques bribes de conversation. Mary essayait de fuir, mais il l'en empêchait. Elie accéléra le pas pour s'interposer. Allez vous-en ! dit-elle d'un ton brusque à l'égard de l'homme au comportement plus que louche. Celui-ci, surpris par la présence d'une autre personne, essaya de se défendre verbalement, mais sans succès. Il partit d'un pas pressé, comme si de rien n'était, certainement à la recherche d'une autre victime.

Vous allez bien ? demanda Elie à l'adresse de l'inconnue.

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Mary se retourna et vit un homme s'apporcher d'elle. L'homme avait une carrure impressionante, il lui fit froid dans le dos.

"Vous êtes bien charmante mademoiselle"

"Heu... Merci..."

Mary ne regardait pas l'homme. Il avait une voix bizare, Mary n'aimait pas ça. Il était à présent tout près de Mary, la dominant de son immense taille. Tentant de parit vers la gauche, l'inconnu empécha Mary et lui enssera les poignets. Le coeur de cette dernière se mit à batre trés fort. Son souple était court, le choc l'empéchait de pousser le moindre son. Elle se doutait de ce qui allait arriver. Elle était seule dans ce cimetière, avec cet homme qui ne voulait pas la laisser partir...
C'est à ce moment là qu'une jeune fille arriva. S'interposant entre Mary et l'homme, elle le fit partir si facilement que Mary en était déconcertée! Mary repris peu à peu son souffle, oubliant la présence de la jeune fille. Elle était encore sous le choc.

"Vous allez bien ?"

La voix de la jeune fille ramena Mary sur terre. Elle regarda enfin la jeune fille. Cette dernière était mignonne, quoique masculine et paraissait avoir son âge. Le souffle court, elle remercia la jeune fille.

"Oui... Je crois... Grâce à vous. Merci."

Tout en Mary exprimait une réelle gratitude. Elle n'en revenait pas que de pareilles choses pouvaient se passer dans un cimetière! Mary fixa la jeune fille.

"Merci vraiment, je n'aurais pas fait long feu sans vous."

Elie sourit à la jeune femme, contente qu'il ne lui soit rien arrivé. Elle se rappelait avoir déjà vu deux ou trois fois cet homme qui traînait aux environs du cimetière, & elle ne s'était jamais attardée, n'ayant pas particulièrement envie de faire sa connaissance. Elle comprenait à présent qu'elle a eu raison.

Je suis contente d'être arrivée à temps. Ce genre de personnes ne reste jamais bien longtemps lorsqu'un témoin arrive. Je ne pensais pas que cet homme passerait à l'acte de cette manière là. Je l'avais déjà vu plusieurs fois, traîner autour du cimetière... Je suis bien contente de ne pas m'être attardée ! Les gens sont vraiment bizarres, parfois...

Elle avait le coeur qui battait beaucoup plus vite que d'habitude, & bien qu'elle essaya de se rassurer elle-même avec ses propres paroles, elle se demandait bien ce qui aurait pu arriver si l'homme n'était pas parti lorsqu'elle était intervenue... & elle était certaine que Mary n'aurait jamais eu l'occasion de la remercier, si ça avait été le cas !

Ce n'est rien, vraiment, je suppose que c'est... normal, d'intervenir dans ce genre de situations qui, malheureusement, semble arriver un peu trop souvent, dit-elle, ne pouvant retenir un léger soupir d'agacement. Elle trouvait réellement injuste que les femmes soient toujours les victimes de ce genre de situations...

Elle souriait toujours à son interlocutrice, ce qui avait pour but de la rassurer, mais elle se demandait si cela marchait vraiment...

Je m'appelle Elie, déclara-t-elle finalement.

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"Je m'appelle Elie".

Mary regarda la jeune femme à côté d'elle. Sa sauveuse avait beau être une fille, elle avait une allure terriblement masculine, ce qui l'étonna beaucoup. Elle était pourtant trés jolie et paraissait trés fine malgrés les vêtements larges qu'elle portait. Enfin Mary ne se permettait pas juger, elle était elle aussi assez réfractaire à la mode. Elle sourit à la jeune femme.

"Et moi c'est Mary, enchantée! J'aurais préféré dans d'autres circonstances mais bon..."

Mary laissa échapper un petit rire nerveux. Son coeur battait à présent presque normalement. Le choc avait lui aussi presque disparu, notament grâce à la présence appaisante d'Elie. La jeune femme était souriante et paraissait amicale.
Mary se demanda se qu'elle faisait dans ce cimetière.

"Tu as quelqu'un ici?"

Elle posa sa question en montrant des yeux les tombes qui les entouraient. Une question aussi personelle serait peut-être mal vue mais bon... Mary avait besoin de discuter là alors...
Bien sûr, le cimetière pour discuter ce n'est pas l'idéal. Elle voulait pourtant faire plus ample connaissance avec la jeune femme.

"Je te paye un café pour te remercier?"

Elie avait déjà l'impression d'avoir des choses en commun avec la jeune femme, alors qu'elle ne l'avait jamais rencontrée auparavant. "Et moi c'est Mary, enchantée! J'aurais préféré dans d'autres circonstances mais bon..." Elle ne fut pas surprise que Mary lui pose la question qu'elle-même n'avait pas osé poser, par simple politesse & discrétion : "Tu as quelqu'un ici ?" Elle n'avait jamais aucun problème à parler de sa mère, mais avait du mal à se rendre compte que cela pouvait être franchement déconcertant pour les autres. Elle en parlait toujours avec un sourire, sans aucune tristesse, comme si cela était absolument normal.

Oh, oui, je suis venue voir ma mère, déclara-t-elle calmement. Histoire que sa tombe ne soit pas trop à l'abandon... Mon père ne vient jamais, alors, il faut bien que quelqu'un vienne s'en occuper de temps en temps. Elle s'interrompit. & toi ? demanda-t-elle en toute innocence.

Elle avait commencé à marcher avec la jeune femme lorsque celle-ci lui avait proposé un café.

Je pense que nous serons mieux installées dans un café plutôt que dans un cimetière.

Bien qu'elle ne soit pas la fille la plus sociable de la planète, elle n'avait aucun problème lorsqu'il s'agissait de tenir une conversation avec des inconnus. Surtout quand les inconnus en question lui semblaient dignes d'intérêt, comme Mary, par exemple.

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Elie apprit à Mary que sa mère était entérrée là. Un point commun que Mary aurait préféré ne pas avoir. La jeune femme semblait calme et nullement triste à l'évocation de sa défunte mère. Cela étonna beaucoup Mary, qui avait l'habitude de voir les yeux des gens s'embuer à l'évocation des gens disparu. Elle faisait partie de ces personnes d'ailleurs. C'est pourquoi elle détourna les yeux quand son interlocutrice lui retoura sa question. L'évocation de sa mère était toujours difficile. Petite, Mary n'avait pas eu le temps de se faire à l'idée que sa mère allait mourir, sa tumeur ayant été fulgurante. Mary ferma les yeux quelqes instants et ravala la boule qui s'était formée dans sa gorge.

"Ma mère est aussi ici. Et comme je n'ai même pas de père, je suis la seule à m'en occuper."

L'évocation de son père lui faisait l'effet d'un poignard dans son ventre. Elle détestait son passé, détestait cet homme qui avait abusé de sa si fragile mère. Elle se détestait pour avoir été l'objet qui rappellait à sa mère chaque jours de sa vie ce qu'elle avait vécu. En pensant à cela, elle se haïssait. Adolescente, elle avait été trés mal dans sa peau, notament à cause de son histoire. La mort de sa mère n'avait bien sur rien arrangé. Voila pourquoi aujourd'hui encore elle détestait parler d'elle. Elle ne rentrait jamais dans les détails de sa vie, préférant y penser le moins possible.
Elle retourna son visage vers Elie, qui la regardait. Ses yeux étaient humides, elle essayait de retenir ses larmes. Il fallait changer de sujet, sinon s'en était finit pour elle. Heureusement Elie accepta son invitation à aller prendre un café, ce qui lui fit plaisir. Elle lui sourit, d'un sourire qu'elle voulait plus ferme.
Elles avaient commencer à marcher, se dirigeant naturellement vers la sortie du cimetiérre.

"Tu as un endroit spécial à me proposer? Je sors rarement de chez moi alors je dois avouer que je ne connais pas trés bien les bons endroits de la ville."

Mary répondit toute seule à la question qu'Elie n'avait pas osé lui poser. La jeune femme paraissait cependant beaucoup plus touchée qu'elle, & elle s'en serait presque voulu de ne pas éprouver des sentiments aussi forts lorsqu'elle évoquait sa défunte mère. Elle ne fit aucun geste envers Mary, craignant que cela ne fasse qu'aggraver son état. L'évocation de son père parut encore plus dure pour elle. Elie ne pouvait détacher son regard d'un visage ampli d'autant d'amertume & de tristesse. Elle ne fit rien, ne prononça même aucun mot. Elle aurait eu trop peur de ne faire que la mettre un peu plus dans l'embarras. Elle se contenta de se poser des interrogations intérieures, se demandant ce qui avait bien pu arriver à la mère de Mary, mais également ce qui faisait qu'elle réagissait aussi mal à l'évocation de son père.

Elie pouvait tout de même considérer qu'elle avait de la chance. Pas seulement à cause du compte en banque assez fourni de son père, mais surtout parce que, malgré les débordements de celui-ci — drogues, alcool, & beaucoup de femmes aussi —, elle savait pertinemment qu'il l'aimait, & qu'il ne voulait que la protéger. Elle l'avait toujours beaucoup aimé & avait partagé avec lui une relation père/fille totalement unique, de par l'absence d'une vraie figure maternelle, notamment.

Elle vit son interlocutrice sourire. Elle sourit à son tour, espérant qu'elle se soit remise.

À vrai dire, je ne sors également que très rarement... Mais je suppose qu'on va bien pouvoir trouver un café pas trop loin.

En effet, à quelques mètres seulement après la sortie du cimetière, se tenait un café, plutôt accueillant vu l'endroit où il se trouvait. Elie interrogea sa nouvelle compagne du regard, attendant une réponse positive.

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Elizabeth montra du doigt un café situé en face du cimetière. Mary sourit à la jeune fille, lui signifiant qu'elle était partante pour celui-ci. Elles marchèrent en silence, cote à cote et en tardèrent pas à atteindre l'immense portail marquant l'entrée du cimetière. Mary avait en effet préssé le pas, désireuse de sortir de cet endrois le plus vite possible. Elle avait toujours une boule dans sa gorge et avait hâte de s'en débarasser. Pour cela, il fallait qu'elle change d'air. Elle se disait que décidément, le cimetière n'était pas en endroit pour elle!
Elles arrivèrent au café. Mary s'engouffra dans le café, sans laisser le temps à Elie choisir. Ce qui après coup, lui parut particulièrement mal élevé. Mais comme la jeune femme suivait, Mary oublia rapidement son impolitesse et choisit une table, au centre de la piéce. Le serveur arriva, prit les commandes et repartit aussi vite qu'il était arrivé. Les jeune filles n'eurent pas le temps de commencer à discuter que leurs boissons étaient là.
Et voila, Mary était face à son éternel problème: tenir la conversation avec quelqu'un qu'elle venait à peine de rencontrer. Elle détestait la gène qui s'emparait d'elle à chaque fois que ce genre de situation se produisait. Pourquoi diable n'était-elle pas plus douée pour socialiser avec les gens?
Mary prit son verre et le porta à sa bouche.

"Tu fais quoi dans la vie?"

Mary se doutait bien que son interlocutrice devait être étudiante ou quelque chose dans le genre. Mais c'était la seule question qui lui était passé par la tête et qui avait trouvé ses faveurs.
Elle prit une gorgée du breuvage, tout en regardant Elie, attendant sa réponse.

Elizabeth ne protesta pas lorsque Mary entra d'un pas décidé dans le café, & elle la suivit jusqu'à une table, s'asseyant face à elle, toujours sans aucune remarque, mais souriant. Les boissons arrivèrent bien vite, éveillant une certaine surprise chez Elie. Elle prit cependant une gorgée du Coca-Cola qu'elle avait commandé, regardant son interlocutrice qui, de toute évidence, ne devait pas être habituée à faire la conversations à de parfaites inconnues. Elie avait un certain talent pour ça, acquis au fil des années grâce à son père : elle devait sans cesse faire la conversation à de purs inconnus dans les soirées dans lesquelles il la traînait, & elle faisait toujours preuve d'une grande intelligence, même face aux gens qui étaient souvent deux ou trois fois plus âgés qu'elle. Elle n'eut cependant pas le temps de prendre la parole : Mary lui avait déjà posé une question. "Tu fais quoi dans la vie ?" Question atrocement banale, mais elle ne releva pas, préférant ne pas la mettre mal à l'aise. Elle ne manquait pas de tact, c'était certain.

Je suis étudiante en Littérature, répondit-elle avec un sourire. & toi ?

Simple retour de question par politesse, mais également parce que cette femme qui se trouvait face à elle, & qui semblait avoir son âge, Elie ne l'avait jamais croisée dans les couloirs de l'Université de Trivialle... De quoi éveiller une certaine curiosité !

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Elie confirma ce que Mary avait deviné. La jeune femme femme était donc bien étudiante en littérature à l'université de Trivialle. Comme cette université était réputée pour y abriter les héritiers des plus grandes fortunes de la région, Mary en déduisit qu'Elie devait venir d'une de ces riches familles. Néanmoins, l'aspect extérieur de la jeune femme poussait Mary à douter de ses origines. Elie ne ressemblait en effet en rien aux autres étudiantes de l'université. Si Mary n'y étudiait pas, elle avait tout de même eut un aperçu de ce à quoi ressemblait les étudiantes d'ici grâce à Ruby, qui ramenait un nombre incalculable de filles chez lui. Elles étaient toutes plus magnifiques les unes que les autres, elle étaient griffées de la tête aux pieds des plus grandes marques. Non pas qu'Elie était moche mais elle n'était certainement pas habillée comme toutes ces poules gloussantes. Elle devait trés certainement être plus intelligente qu'elles aussi... Peut-être Elie avait finalement reçu une bourse grâce à d'excellentes notes? C'était tout à fait possible.
Elie lui retourna sa question. Mary se doutait que la jeune femme devait s'attendre à une même réponse de sa part, vu qu'elles avait sensiblement le même âge.

"Je suis femme de chanbre chez les Sheperd. Enfin, je suis surtout celle de Ruby mais bon... Je suppose que puisque tu va à l'université, tu dois bien le connaître."

Mary détourna le regard et parcouru le petit café des yeux. Il était bondé, les gens parlaient plutôt fort. Certains regardaient le match de football qui passait à la télévision accrochée au mur du fond. Elle porta son jus d'orange frais à ses lèvres et aspira une longue gorgée. Mary prenait toujours le même breuvage, toujours le même jus de fruit frais. Elle avait prit l'habitude de prendre soin d'elle et de son crps de puis toute petite. Sa mère était adepte des produits sains, notament de sproduits biologiques. Mary avait toujours mangé trés sainement toute sa vie et elle avait gardé cette bonne habitude même aprés la mort de sa mère. Elle n'était jamais entrée dans un fast- food et l'odeur de gras qui se dégageait généralement de ces établissements ne l'incitait pas à pousser la porte du restaurant.
Mary reporta son attention sur Elie. L'expression du visage de la jeune femme avait radicalement changé...

Elie, surprise, n'avait pas eu le temps de cacher sa stupéfaction : pourquoi fallait-il qu'elle tombe précisément sur une connaissance, de toute évidence très proche, de Ruby ? Depuis ce fameux déjeuner durant lequel il avait plus ou moins fait d'elle son esclave, il n'y avait pas une seule journée où elle ne pensait à lui. Mais moins on lui en parlait, et mieux c'était. Elle avait voulu changer l'expression de son visage, mais c'était trop tard : Mary l'avait déjà vue, et elle semblait intriguée. Et puis, de toute manière, son regard clair la trahissait toujours...

« Oh, oui, Ruby Sheperd. Qui ne le connaît pas, hein ? Disons que... à la base, il ne fait pas vraiment parti de mes fréquentations. Je pense que tu as bien dû remarquer en me voyant que... nous n'avons pas les mêmes priorités. »

Son "à la base" trahissait quelque peu le fait qu'il ait pu se passer quelque chose entre temps. Mais quoi ? Elle ne pouvait décemment pas l'avouer à la femme de chambre du jeune homme, alors qu'elle venait à peine de la rencontrer ! Mettre quelqu'un dans la confidence lui paraissait totalement inimaginable, et puis, elle était certaine que ça ne plairait absolument pas au grand Ruby Sheperd. Et elle n'avait pas envie qu'il la détruise aux yeux d'Erick... elle l'en savait capable.

« Au risque de paraître indiscrète... comment t'es-tu retrouvée femme de chambre chez les Sheperd ? Ne sont-ils pas un peu... durs à approcher ? »

Il fallait qu'elle réussisse à changer de sujet, et cependant, elle cherchait à en savoir plus sur Mary. Histoire de savoir jusqu'où elle pouvait lui faire confiance.

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